Les nutritionnistes conseillent d’en consommer suffisamment chaque jour pour garder la forme, mais les fruits peuvent coûter cher, et de ce fait ne pas intégrer le protocole alimentaire de beaucoup d’entre nous. En fonction de sa poche on peut en revanche se contenter de ce que l’on y trouve. Et surtout faire en sorte de les nettoyer, de vérifier qu’ils ne sont pas rongés par un ver.

Parce qu’il a dressé un constat sans appel la semaine dernière lors de la session ordinaire du Conseil supérieur de la magistrature, en rappelant le devoir des magistrats dans l’application de la loi, le président de la République est paraphrasé abondamment. Sur les réseaux sociaux comme dans les conversations à la cité on entend répéter : « le ver est dans le fruit ».

Président du Conseil supérieur de la magistrature, le chef de l’Etat faisait allusion aux hommes et aux femmes de la loi qui enfreignent le droit sans vergogne, mais il a aussi rappelé dans les mêmes termes que les antivaleurs décriés ne concernaient pas seulement ce corps de métiers. L’interpellation du président de la République a été immédiatement suivie d’effet au regard des lourdes sanctions prononcées à l’encontre de plusieurs magistrats parmi les plus haut placés.

Cette anecdote du « ver est dans le fruit » est évoquée en pleine « affaire » FIGA, qui tient en haleine l’opinion congolaise depuis des semaines. Comme s’il était symptomatique d’un certain malaise ressenti dans la gouvernance publique, le dossier du Fonds d’impulsion, de garantie et d’accompagnement mobilise jusqu’à la jeunesse qui se sent flouée et réclame justice en publiant déclaration sur déclaration.

A son tour une commission spécialisée de l’Assemblée nationale s’y est intéressée pour tenter de comprendre les tenants et aboutissants de cette chronique qui n’est pas encore judiciaire. Peut-être le sera-t-elle dans les prochains jours ou pas, pour le moment le constat du chef de l’Etat fait le buzz sur le toile : « le ver est dans le fruit ! » ; il faut l’en extirper.