Depuis la fin du régime de feu président Mobutu, les provinces du pays, actuellement au nombre de vingt-six, sont toutes dirigées par des gouverneurs qui en sont des ressortissants.
Des voix s’élèvent pour donner raison à la politique de non-originaires pour gérer les entités territoriales prônée jadis par feu le président Mobutu. C’est l’avis de Smith Masumba, analyste politique et ancien journaliste à la Radiotélévision nationale du Congo (Rtnc) à Kamina, chef-lieu de la province du Haut-Lomami. « Aussi faudrait-il revisiter la Constitution par référendum pour ce faire, afin de nous épargner du conflit tribal et du clanisme entretenu par les politiciens assoiffés du leadership, du pouvoir », préconise-t-il. Il se penche sur cette question dans le territoire de Kamina. « Un sage a soufflé à mon oreille : si quelqu’un te dit qu’il est capable de te faire un hectare de champ par jour, donne-lui une houe et observe-le. Le territoire de Kamina s’est beaucoup caractérisé par une certaine marginalisation et de représailles, tandis que les autres territoires font preuve d’une mentalité de tolérance afin de contribuer au développement de la province du Haut-Lomami », fait-il observer. Smith Masumba en tient pour preuve ce qu’il qualifie des spectacles désolant des politiciens, des députés réélus, et certains acteurs de la société civile locale dont des structures entières composées des membres d’une famille et ne disposant même pas de siège, mais qui s’expriment sur la place publique et avancent des contre-vérités dans les réseaux sociaux et désorientent la population.
Selon l’analyste, l’actuel gouverneur du Haut-Lomami, Marcel Masangu Lenge Mpoyo, a été victime de ces politiciens et acteurs de la société civile qui avaient battu campagne contre lui, alros candidat député provincial. Et suite à cette contre-campagne de la part de ses « frères » de Kamina, Marcel Masangu n’avait pas été élu à l'issue des scrutins du 30 décembre 2018. Mais ce dernier a postulé comme candidat gouverneur de province. Le territoire de Kamina qui n’a que trois députés provinciaux sur les vingt-huit grands électeurs a vu son fils, Marcel Masangu Lenge, soutenu par les autres territoires de la province (qui en compte cinq au total), être élevé gouverneur au terme du vote en avril dernier. Il a été élu par les députés provinciaux d’autres territoires que le sien, celui de Kamina. Selon Smith Masumba, les élus locaux ont mis en garde ces politiciens et ces acteurs de la société civile qui les ont qualifiés de majorité inutile à l’Assemblée provinciale du Haut-Lomami après l’élection surprise de Marcel Masangu Lenge.
Et l’analyste a regretté que « le vice-président de la Société civile de Kamina, qui fut arrêté par la Justice pour détournement de fonds de gérance des bus alloué à l’Université de Kamina par l’ex-gouverneur de l’ex-Katanga Moise Katumbi puisse se livrer à des spectacles désolants en soutenant avec une politique d’exclusion de non originaires de Kamina par des tracts d’injures ». Kamina, affirme-t-il, a tout pour prendre part au développement de la province du Haut-Lomami car les fils de ce territoire occupent des postes importants dans la province, entre autres, le gouvernorat, la vice-présidence de l’Assemblée nationale, la mairie, le rectorat de l’université de Kamina. On retrouve des fils de Kamina comme administrateur de l’Unikam, président de la Fédération des entreprises du Congo (Fec), Sous-proved, secrétaire exécutif de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), etc.
Et Smith Masumba conclut que « les originaires de Kamina ont pris la commande des postes clés, le Haut-Lomami doit booster son développement comme souhaiter par le nouveau président de la République Félix Tshisekedi qui a évoqué l’évaluation du gouverneur chaque trois mois. Si tel n’est pas le cas, une pétition de la population de toutes nos entités sera bel et bien initiée pour la délocalisation du chef-lieu de la province ».