L’épouse du chef de l’Etat, Antoinette Sassou N’Guesso a procédé le 3 août à la pose de la première pierre pour la construction d’un Centre national de formation initiale et continue des enseignants (CNFICE) dans le département de la Bouenza.
Les travaux sont exécutés par la société Sino-Congo Forêt sur un terrain d’une superficie de 19 hectares, divisé en quatre secteurs. Le premier est constitué d’un nouveau bâtiment R+1 en forme d’arc de 556 mètres carré de surface bâtie, comprenant 9 salles de classes, 12 bureaux de direction, 6 bâtiments de plein pied constitués de 5 salles de classes et d’un centre médico-social de 87mètres carré; d’un bâtiment de deux salles de classe spécialisées de 575mètres carré.
Sur le deuxième espace, il y’ aura des écoles d’application R+1, (collège et lycée) de 1376mètres carré chacune de surface au sol, constituée de 16 classes pédagogiques et 4 classes spécialisées. Le troisième secteur, réservé à l’hébergement est constitué d’un bâtiment dortoir R+1 d’une capacité de 100 lits de 649mètres de surface bâtie, de 8 logements F4 de 184mètres carré chacun. Enfin, le dernier espace est réservé aux installations sportives.
En vue de respecter les contraintes du développement durable, l’architecte urbaniste, Adam Cyriaque Karanda a expliqué que le centre sera adapté à son environnement, en respectant le ratio de 30% de la superficie du terrain en espace vert, aux aménagements adapter à la vue, à l’acoustique, au confort et à l’hygrométrie.
La création du Centre national de formation des enseignants s’inscrit dans le cadre du Projet d’appui à l’amélioration du système éducatif, en partenariat avec le gouvernement et la Banque mondiale. Pour requalifier et doter ce collège de sa vocation d’école de formation portée par la première dame, présidente de la Fondation Congo Assistance, le bureau d’études Cristal International a reçu la mission de maitrise d’œuvre de l’aménagement du site.
Le centre est érigé sous les vestiges de l’école normale des institutrices construit en 1942 pendant la deuxième guerre mondiale comme prison pour accueillir les partisans du Maréchal Pétain, qui avaient pactisé avec l’ennemi Nazi. C’est à la fin des hostilités que ces lieux deviennent Ecole Normale de l’Afrique Equatoriale Française (AEF) et par la suite, l’Ecole Normale des jeunes filles. C’est en 1978 sur les cendres de cette école qu’est né le lycée de Mouyondzi.
« Le patriotisme est une valeur que j’aimerais voir fleurir et s’intensifier… »
C’est dans ce légendaire collège normal de jeunes filles de Mouyondzi que furent formées de nombreuses enseignantes qui ont œuvré à leur tour, à l’éducation des jeunes enfants congolais. Antoinette Sassou N’Guesso fait partie des anciennes pensionnaires de cette école, où elle a évolué loin de sa famille pour suivre une formation d’institutrice.
Cette étape a façonné son esprit et lui a permis de mettre à l’épreuve son endurance et son goût du défi. Elle continue à garder le lien avec ses condisciples en assurant la présidence d’honneur de la « Mouyondzienne », l’amicale des anciennes de ladite école.
« C’est avec une grande émotion que je me retrouve encore sur ces lieux. Nous avons reçu une bonne formation dans un environnement dominé par le patriotisme. Evidemment, le patriotisme est une valeur que j’aimerais voir fleurir et s’intensifier dans le cœur de la jeune génération. Qu’il soit aussi ardent que la passion que nous avions à l’époque. Depuis toujours, mon souhait était de faire de cette école un lieu moderne. Aujourd’hui, mon rêve se réalise », a déclaré.
Dans son discours, le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et de l’alphabétisation, Anatole Collinet Makosso a rappelé les défis de l’éducation au Congo, ainsi que les actions menées par Antoinette Sassou N’Guesso dans divers domaines, qui lui ont valu de nombreuses distinctions et marques de reconnaissance à travers le monde.
L’action menée par Antoinette Sassou N’Guesso augure, selon lui, « de façon concrète le financement participatif de l’éducation tel qu’envisagé par le partenariat mondial de l’éducation, et réaffirmé par la conférence de Dakar sur le financement de l’éducation ».
En se prononçant sur ce grand projet de construction d’une école de formation qui se présente comme « la thérapeutique de choc dont l’école congolaise a besoin », Anatole Collinet Makosso pense que la première dame a fait preuve de « pragmatisme ».
« Votre attachement à l’école congolaise ne serait être démenti ni par l’histoire qui pourtant nous apprend tout, mais dont on ne retient rien, ni par le temps qui passe, en ne nous laissant que de vagues souvenirs, ni par le vent qui emporte tout à son passage. Tout passe, mais les bonnes œuvres restent », a déclaré le ministre.
De son côté, la maire de la communauté urbaine de Mouyondzi, Anne Marie Claudine Kabala qui s’est estimée heureuse pour cette initiative, a émis le vœu que le Centre national de formation initiale et continue des enseignants porte le nom de la première dame du Congo, Antoinette Sassou N’Guesso.
Signalons que l’année 2019 marque le soixantième anniversaire de la première promotion de l’ENI de Mouyondzi.