Il s’agit, notamment, de la prise en charge par l’Etat RD-congolais de quinze mille enseignants sur les cent trente-deux non payés dès le mois d’octobre prochain.
Au fur et à mesure de l’approche de la rentrée scolaire effective dès la semaine prochaine, le gouvernement de la République tente de « désamorcer » une crise qui se dessine dans le secteur de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel. Il vient d’apporter toute la lumière sur une série d’interrogations essentielles encore en suspens. En effet, les modalités d’application ou mieux les mesures d’accompagnement de la décision de la présidence de la République d’assurer la gratuité de l’enseignement de base continue à alimenter un grand débat au sein des différents établissements publics scolaires déjà impatients. Certaines sources informelles parlent déjà du remboursement des frais scolaires aux parents dans certains établissements scolaires en application de la décision présidentielle. Entre-temps, une zone d’ombre persistait encore sur les établissements bénéficiaires du budget gouvernemental qui sera, visiblement, mis à la disposition des écoles sur l’étendue de la République.
Tout d’abord, la première précision de taille vient du ministère lui-même chargé de ce secteur. Dans un document officiel rendu public, Jean-Marie Mangobe Bomungo s’explique sur ces établissements publics d’enseignements « budgétisés ». Par la suite, il annonce plusieurs autres mesures exceptionnelles arrêtées dans la foulée des efforts entrepris pour rendre l’éducation de base plus supportable aux parents. Il s’agit notamment de la suppression, sous toutes leurs formes, de tous les frais de scolarité dans les établissements publics d’enseignements budgétisés de l’éducation de base, de la suppression des frais de motivation payés par les parents d’élèves aux enseignants dans tous les établissements publics d’enseignements budgétisés, de l’interdiction de transformer les écoles en maison d’approvisionnement et de vente des fournitures et articles scolaires (uniformes, écussons, etc.), de l’obligation de laisser aux parents la latitude de se procurer les articles et fournitures scolaires et enfin de l’interdiction des signes recognitifs à apposer aux uniformes.
Alors la grande question qui brûle sur toutes les lèvres concerne le nombre exact des établissements publics dits budgétisés. Sur les cinquante et un mille écoles publiques recensées par le ministère, il n’y en a que trente mille qui sont budgétisés, a-t-on appris. Seules, ces dernières peuvent attendre la matérialisation de la gratuité de l’enseignement de base pour l’année scolaire 2019-2020. L’espoir s’estompe progressivement au fur et à mesure des dispositions de plus en plus contraignantes arrêtées, selon certains syndicalistes, pour écarter certaines écoles et réduire ainsi le budget autant que possible.
Revenant sur quelques chiffres essentiels, il y a par exemple la volonté du gouvernement de la République de mobiliser cinq millions de dollars américains pour la prise en charge d’un peu plus de huit mille enseignants, dont cinq mille doivent être mécanisés sur fonds propres et trois mille dans le cadre du projet d’amélioration de la qualité de l’éducation pour les provinces du Kasaï et de l’Equateur. Le ministère a revu à la baisse l’effectif supplémentaire, passant de cent cinq mille à seulement six mille enseignants. Le premier palier de salaires ajustés des enseignants des établissements publics d’enseignement sera payé dès le mois d’octobre. Nous y reviendrons.