S’exprimant le 26 septembre à l’occasion de la 74e session de l’Assemblée générale des Nations unies, le président de la République a affirmé que son pays avait encore besoin de la mission onusienne pour son processus de rétablissement de la paix.
Très attendu, le discours de Félix Tshisekedi à la tribune de l’ONU, à la faveur de la 74e session de l’Assemblée générale, a tenu ses promesses. Le chef de l’Etat congolais a saisi cette occasion pour livrer sa perception du développement de son pays qui constitue un des enjeux majeurs de son quinquennat. Ses priorités sociales, a-t-il rappelé, gravitent autour de la gratuité de l’enseignement de base (8 à 20% budget Etat), d’une meilleure adéquation formation-emploi, de la couverture santé universelle (avec plus de huit millions supplémentaires des Congolais à y avoir accès à fin 2020) et du Plan national du numérique, permettant un progrès rapide dans la lutte contre la corruption.
Pour réaliser ce rêve d’émergence et permettre « de rattraper le retard de la RDC dans l’accomplissement des OMD », le président de la République a annoncé la création d’une campagne de développement communautaire, pilotée par lui-même. Une campagne à financer par l’ensemble des partenaires internationaux et qui permettra notamment un accès plus élargi aux besoins sociaux de base pour favoriser le développement du capital humain.
Cette perspective de développement ne peut être atteinte sans la paix, la stabilité et la sécurité vers lesquelles Félix Tshisekedi concentre ses énergies, convaincu que le décollage socioéconomique de la République démocratique du Congo (RDC) procède de sa maîtrise de ces défis majeurs. Le chef de l'Etat a rappelé que depuis son avènement à la tête du pays, il ne ménage aucun effort pour relever ces défis tout en prenant en compte toute leur dimension régionale et internationale. C’est ici que l’apport de la Monusco dont il continue de plaider le maintien s’avère déterminant. « La RDC a encore besoin de la Monusco, mais d’une Monusco non pléthorique, bien équipée, forte et dotée d’un mandat adapté à l’image de la brigade d’intervention rapide, qui avait jadis aidé à mettre en déroute, le mouvement rebelle de M23 », a-t-il nuancé.
La RDC reconnaissante de l'apport de la communauté internationale
Dans le même ordre d’idées, Félix Tshisekedi a insisté sur la nécessité de réadapter la configuration de la Monusco à l’évolution de la situation sur le terrain, en concentrant davantage les efforts sur les capacités d’intervention opérationnelles des forces onusiennes aux côtés des Forces armées de la RDC. L’occasion lui a été, par ailleurs, donnée d’exprimer au nom des Congolais, toute la reconnaissance de la RDC aux efforts fournis par la communauté universelle pour aider le pays à surmonter les différentes épreuves auxquelles il était confronté. « Je me dois de rappeler la relation particulière que notre organisation entretient avec mon pays. Cette relation suscite en moi un sentiment de reconnaissance. En effet, la RDC a souvent été au centre des préoccupations des Nations unies suite aux nombreuses crises qu’elle a traversées depuis son accession à l’indépendance », a déclaré Félix Tshisekedi. En sus de cela, il a plaidé pour une meilleure représentativité de l’Afrique au Conseil de sécurité où elle a des difficultés à faire entendre sa voix. A cela s’ajoutent les financements nécessaires dont elle a besoin pour booster son développement.
Il est impérieux, a noté Félix Tshisekedi, de mettre à disposition de l’Afrique, « pivot du développement durable » avec 47% des forêts en RDC, « des moyens pour son développement, à concilier avec sa volonté de préservation de son patrimoine naturel ».