L’opération se veut la plus exhaustive possible, car devant fournir des données statistiques sociodémographiques et économiques détaillées, à en croire la Vice-Premier ministre du Plan.
Depuis 1984, la République démocratique du Congo n’a plus réalisé de recensement scientifique de la population. A partir des données fournies par cet unique recensement réalisé à cette époque, l’Institut National de la Statistique (INS) a pu, pendant près de trente ans, établir des projections chiffrées ne reflétant pas forcément l’évolution démographique du pays. De 13,5 millions en 1958, la population congolaise a augmenté rapidement, passant de 21,6 millions en 1970 à 30,7 millions en 1984. Des statistiques qui sont allées crescendo au point qu’aujourd’hui, la population congolaise serait estimée au-delà de 95 millions d’âmes.
Tout ceci n’est qu’approximatif et nécessite des études sérieuses pour établir, enfin, des statistiques démographiques fiables. C’est tout le sens du deuxième Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH2) que se propose de réaliser le gouvernement. L’économie de ce vaste projet a été présentée succinctement, le vendredi 4 octobre, par la Vice-Premier Ministre et ministre du Plan lors de la quatrième réunion du Conseil des ministres tenu sous la présidence du Premier ministre Sylvestre Ilunkamba.
La ministre du Plan Élysée Munembwe a expliqué au Conseil le bien-fondé de ce recensement scientifique de la population qui est une opération censée être la plus exhaustive possible dans la mesure où elle doit fournir des données statistiques sociodémographiques et économiques détaillées. Elle en a esquissé, d’après le compte-rendu ayant sanctionné cette réunion, les différentes phases ainsi que l’appui technique nécessaire à sa réalisation, sans oublier l’état d’avancement du projet ainsi que les différentes contraintes à faire face. Après débats, le Conseil a décidé d’allouer au projet la somme de USD 1.045.297 ( soit, un million quarante cinq mille deux cent nonante sept dollars américains) « pour ne pas perdre les financements déjà intervenus dans ce projet ».
Notons que ce projet s’inscrit en droite ligne du vœu exprimé par le Chef de l’Etat le 24 janvier dans son discours d’investiture assorti de la promesse ferme d’engager le gouvernement dans la réalisation très rapide du recensement sur toute l’étendue du territoire national. Il a, dans le même ordre d’idées, annoncé tout récemment le lancement de la campagne d’identification biométrique de tous les citoyens en vue de doter le pays d’un registre national de la population d’ici à 2020.