Congo/FMI : des progrès attendus avant le premier trimestre 2020

Lundi, Décembre 30, 2019 - 10:30

La République du Congo a conclu en juillet dernier avec le Fonds monétaire international (FMI) un accord sur la facilité élargie de crédit, dans le but de favoriser le retour de la croissance. Si les avancées ont été réalisées dans la gestion des finances publiques, les efforts devront cependant être fournis dans le règlement de la dette intérieure, ainsi qu’en matière de lutte contre la corruption.

Pour s’assurer du respect des accords conclus avec le Congo, les experts du FMI ont en mi-novembre dernier séjourné à Brazzaville. L’objectif de leur mission de travail était de passer en revue le programme de réformes macroéconomiques. « Nous avons évalué le principe de ‘‘l’article 4’’ qui consiste à analyser les défis principaux de l’économie congolaise à moyen terme. Il ressort un retour de la croissance hors pétrole qui reste relativement faible. Elle continue de baisser, enregistrant une contraction de 5,5 % causée par un effondrement des activités dans les bâtiments et travaux publics, les transports ainsi que les télécommunications », avait indiqué le chef de mission du FMI.

En réalité, l’institution de Bretton Woods n’a pas été satisfaite du niveau d’exécution du programme et a reporté le versement de 48 millions de dollars attendus en janvier. Elle avait, en même temps, dans un communiqué, invité le Congo à respecter les engagements pris lors de la signature de l'accord. Il s’agit en particulier d’achever la restructuration de sa dette intérieure et de mener les réformes attendues en matière de lutte contre la corruption.

Concertation entre Exécutif et Syndicats patronaux

A propos de la dette intérieure, les syndicats patronaux et l’Etat se sont accordés dernièrement sur les modalités de paiement. Les deux parties ont validé le choix de la « titrisation » comme moyen d’apurement de la dette et l’arrangement fiscal et social. Cependant, de nombreuses réclamations subsistent concernant les premiers résultats de l’audit de la créance.

Soulignons qu’à la faveur du mécanisme de titrisation adopté, l’État mettra à la disposition des opérateurs économiques des certificats de reconnaissance de la dette avec lesquels les bénéficiaires iront à la rencontre des banques et des investisseurs moyennant une réduction. Ils pourront alors avoir du cash, alors que l’Etat va rembourser sa dette pendant plusieurs années auprès des banques et investisseurs.

Poursuite des réformes dans le secteur des Finances

Dans l’optique de la mise en œuvre des réformes, le gouvernement a lancé au mois d’avril dernier le système intégré de gestion des finances publiques (SIGFIP). Ce nouveau dispositif de gestion permet d’évaluer les coûts des actions liées aux politiques publiques mises en œuvre, et de maîtriser l’ensemble des actifs et des passifs de l’Etat, gage de soutenabilité à moyen et long terme des finances publiques. Cette initiative est également conforme aux directives du cadre harmonisé de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale.

Le Congo a, en partenariat avec la Banque mondiale, mis sur pied en 2018 le projet des réformes intégrées du secteur public. Il vise à améliorer la mobilisation des recettes domestiques et la gestion des dépenses publiques, moderniser la gestion de l’administration publique et accroître la transparence et la redevabilité.

La lutte contre la corruption en question

Après la dissolution de la Commission nationale de lutte contre la corruption et l'Observatoire national anti-corruption, la mise en place de la nouvelle Haute autorité de lutte contre la corruption est attendue.

Le projet de décret portant création, attributions et organisation du comité de sélection des membres de ladite structure a été adopté au mois d’octobre, lors d’un conseil des ministres. Prévenir et combattre la corruption, la concussion, la fraude et les autres infractions assimilées sont les missions qui incomberont à l’institution. Ainsi, cette structure contribuera au renforcement de la bonne gouvernance au niveau des secteurs public et privé. Cet organe devra également faire respecter les règles de bonne gestion publique, transmettre aux autorités judiciaires chargées des poursuites les procès-verbaux d’audition et d’interrogatoire. Suivre la mise en œuvre des réformes engagées par le gouvernement en matière de lutte contre la corruption en faisant des recommandations pour l’amélioration continue de la gouvernance relève aussi de sa responsabilité.

Lopelle Mboussa Gassia
Légendes et crédits photo : 
Lors de l'ouverture des discussions entre le Congo et le FMI. "image d'archives"
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