En vue d’inciter le personnel enseignant à informer les élèves (filles et garçons) des grossesses précoces, non désirées ainsi que des infections sexuellement transmissibles et le VIH/sida, l’association Azur développement a organisé le 24 janvier à Brazzaville, une session de sensibilisation au profit des pairs éducateurs.
L’objectif a été de contribuer à la promotion des droits à la santé sexuelle et de la reproduction.
La rencontre s’inscrivait dans le cadre du projet intitulé « promotion des droits et autonomisation économique des femmes et filles vulnérables », subventionné par l’Union Européenne.
Le projet vise à sensibiliser les pairs éducateurs sur les droits en santé sexuelle et de la reproduction, sensibiliser sur les grossesses précoces, les maladies sexuellement transmissibles et le VIH/Sida ainsi qu’avoir un échange avec les enseignants sur l’éducation sexuelle.
La session a regroupé les enseignants venus des établissements scolaires primaires, collèges et lycées des six arrondissements de Brazzaville : Talangaï. Djiri, Moungali, Makélékélé, Mfilou-Ngamaba et Madibou.
Les enseignements ont donné en panels sur les thèmes différents notamment sur « les droits en santé sexuelle et de la reproduction », développé par le juriste Reméo Mbengou.
L’orateur a souligné la mauvaise santé en matière de reproduction. Selon lui, plus d’un demi millions de femmes meurent chaque année des complications de l’accouchement et de grossesses.
Au Congo, explique-t-il, une loi spécifique sur le droit de la santé sexuelle et de la reproduction n’existe pas. Toutefois, les femmes ont droits à la vie, liberté et à la sécurité, a ajouté Roméo Mbengou.
Une juvénilisation de l’épidémie du VIH au Congo
L’inspecteur au Conseil nationale de lutte contre le VIH/Sida et des maladies endémiques, Charles Roger Diankembo a insisté sur le dépistage avec les trois étapes : la séroconversion, séropositivité ainsi que l’étape du SIDA dans sa communication lors du panel sur le thème « la prévention des grossesses précoces, non désirées, maladies sexuellement transmissible et le VIH/Sida ».
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Il a, par ailleurs, rappelé le taux de prévalence de toutes les couches. En 2018, la prévalence nationale des jeunes âgés de 18 à 49 ans : 2,6%. Chez la femme : supérieure à 3,7%, chez l’homme : 1, 6% et chez la femme enceinte : 3,6%. « Il y a juvénilisation de l’épidémie au Congo car les filles sont les plus exposées que les garçons », a-t-il dit.
Le Chef de service et orientation des œuvres scolaires également coordonnateur de l’Unité de gestion des projets pour le département de Brazzaville, Evariste Mondikabeka a intervenu sur l’éducation sexuelle en milieu scolaire.
Il a insisté sur l’éducation qu’il considère comme le fondement de tous les systèmes. Selon lui, il fallait montrer au citoyen d’être apte et fort dans le processus d’apprentissage et d’acquisition des compétences.
Le citoyen, poursuit-il, doit avoir toutes les informations nécessaires et être responsable de bâtir une société plein d’épanouissement pour répondre au grand défis : la promotion des droits de la santé, promotion des droits liés à la sexualité et la vivre en toute responsabilité.
Notons que cette session de formation des enseignants a été marquée par la présence de quatre jeunes élèves du collège Gampo Olilou mandatés par leur hiérarchie.
Interrogé de leur présence à cette cérémonie, ils ont expliqué que cette formation touche les élèves qui ne prennent plus leur avenir au sérieux.
Bénice Loubaki en classe de 4ème B, a exhorté ces condisciples à ne pas tomber enceinte avant l’âge de 18 ans. Aux parents de ne pas abandonner ni se lasser à éduquer leurs enfants qui sont l’avenir de demain. « Les élèves ne doivent pas avoir des abus sexuels et surtout passer leur temps devant les images malsaines », a indiqué Bénice Loubaki.
Théresia Marlice Mboungou invite de son côté ses amis à aimer les études au lieu de se lancer dans le désir sexuel qui a des conséquences néfastes : les grossesses précoces et autres maladies qui peuvent gâcher toute leur vie. « J’ai été effrayée d’apprendre le taux de prévalence du VIH au Congo. A cela, j’exhorte mes amis à s’abstenir ou à utiliser le préservatif pour limiter les dégâts », a-t-elle renchéri.