Le Bureau conjoint des Nations-Unies aux droits de l’homme (BCNUDH), affirme avoir documenté, en janvier 2020, 650 violations des droits de l’homme à travers le territoire de la République démocratique du Congo. Notant qu’il y a une augmentation de 5% par rapport au mois de décembre 2019 pendant lequel il a recensé 619 violations, le bureau onusien pointe principalement du doigt les membres de ces dits groupes armés, suivi de ceux de la police et de l’armée.
D’une manière générale, le Bureau conjoint des Nations-Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) note, dans son rapport du mois de janvier 2020 arrivé à la presse le 27 février, que la proportion des violations perpétrées sur l’ensemble du territoire de la RDC est de 39% (251 violations) pour les agents de l’Etat, dont l’exécution extrajudiciaire d’au moins 28 personnes, dont 4 femmes et 3 enfants, et de 61% (399 atteintes) pour les groupes armés, dont l’exécution sommaire d’au moins 208 personnes, dont 51 femmes et 23 enfants. Près de 94% des violations documentées en janvier 2020 ont été commises, selon ce rapport, dans les provinces affectées par les conflits (614 violations) et ont entrainé la mort d’au moins 233 civils, dont 55 femmes et 26 enfants.
L’agence onusienne a admis avoir constaté, au cours du mois, une diminution significative de violences sexuelles liées au conflit, par rapport au mois précédent. Le bureau onusien indique, en effet, avoir documenté 83 victimes adultes, pour le mois de janvier 2020, à côté des 163 victimes, pour le mois précédent.
Selon le rapport du BCNUDH, cette diminution s’explique notamment par une baisse du nombre de cas documentés dans les provinces de l’Ituri, du Maniema et du Sud-Kivu en janvier 2020 par rapport à décembre 2019. La baisse dans ces provinces, fait observer ce bureau, est plus importante que l’augmentation du nombre de cas documentée dans la province du Nord-Kivu, où le nombre de victimes adultes est passé de 48 en décembre 2019 à 74 en janvier 2020.
Les éléments des groupes armés pointés du doigt
A en croire le BCNUDH, sur le total des cas documentés, les combattants des groupes armés restent les principaux auteurs de violences sexuelles. La majorité des cas serait, selon cette agence, attribuable à des combattants des FDLR (46 victimes), des combattants de NDC-R (huit victimes), Nyatura (sept victimes), ainsi que des divers groupes Maï-Maï (quatre victimes) et l’APCLS (deux victimes).
Le BCNUDH note également que les agents de l’Etat sont responsables des violences sexuelles contre 16 victimes adultes. Il attribue la majorité de cas, soit 14 victimes, à des militaires des FARDC.
Augmentation des violations liées à l’espace démocratique
Le BCNUDH affirme, par ailleurs, avoir enregistré, en janvier 2020, 91 violations des droits de l’homme liées à l’espace démocratique. L’agence note une forte augmentation par rapport aux 41 violations enregistrées au mois de décembre 2019. Le bureau onusien a expliqué cette augmentation notamment par le nombre élevé de cas d’arrestation arbitraire et détention illégale, d’atteinte au droit à la liberté d’opinion et d’expression ainsi que de menaces de mort attribuables à des agents de la police et des militaires, en particulier contre des défenseurs des droits de l’homme et d’autres membres de la société civile.