Depuis le début avril, dans le cas du Congo, la vie se déroule au rythme du confinement dicté par le Covid-19. Plus rien ne se fait sans que ne soit pris en compte cette nouvelle donne. On peut d’ores et déjà parler d’un nouveau mode de vie pour l’ensemble de la population qui, facilement, s’est accommodé des nouvelles exigences.
Faute de moyens de transport par exemple, les femmes, jadis nonchalantes et capricieuses, affichent un nouveau visage. On peut constater, avec surprise, comment elles parcourent des distances allant d’un point à l’autre de la ville à la recherche de divers produits pour la vente. Aux vendeuses et commerçantes attitrées, s’est ajoutée une nouvelle gamme poussée par la conjoncture.
Pour rester sur ce chapitre des femmes, c’est encore avec surprise qu’on découvre leur beauté naturelle. Plus de fards, plus d’accessoires, plus de bijoux et, partant, plus de parures qui leur donnaient une certaine image. Désormais, chacune accepte de montrer telle que Dieu l’a faite avec ses cheveux naturels. Un habillement sobre qu’elles repoussaient.
Aujourd’hui, dans le contexte du confinement, la femme congolaise accepte, volontiers, de marcher sous le soleil, de transpirer ou de prendre la moto (principal moyen de transport de l’heure !) pour rejoindre une connaissance sans exiger à celle-ci de préparer les frais de transport. L’humilité et le bon sens semblent habiter les Congolais.
Les VIP, caves et autres restaurants huppés étant fermés, c’est malgré elles que certaines personnes font leur mue comportementale : prendre un pot sous l’arbre dans une habitation transformée en espace de vente de boissons (boire n’a pas été interdit !) sans se plaindre de l’indiscipline des enfants et du tohu-bohu du voisinage.
Dans la foulée, plus de chaussures ou de costume pour certains hommes qui en avaient fait un principe avec ce propos qui revenait chez eux telle une devise : « Jamais vous ne me verrez en sandales ou en bras de chemise ! Cravate toujours !». Ces individus qui avaient assis leur vie sur des principes immuables comprennent sans effort, aujourd’hui, que l’adaptabilité est la meilleure des attitudes. Même attitude pour ceux qui ont des principes sur les produits alimentaires ou leurs lieux de vente. L’humilité veut que l’on recoure aux pains de la boulangerie du quartier ou que l’on renonce, le temps du confinement, à certains caprices.
Pour bien dire les choses, le confinement a révélé le vrai visage des gens. On peut souligner que les Congolais supportent mal l’immobilité. Car, malgré les restrictions, ils sont nombreux à sortir de chez eux pour aller rendre visite à des connaissances. En d’autres termes, la consigne « Restez chez vous ! » mise en épingle par les télévisions est sans impact. Le cas de ce jeune qui tient un kiosque sur les contours duquel on peut lire « Restez chez vous !» Une belle manière pour lui de renvoyer sa clientèle vers d’autres vendeurs. Il pensait bien faire en participant à cette opération de sensibilisation des citoyens. Or, il se tirait une balle dans le pied. Hélas !