Le gynécologue congolais et Prix Nobel de la paix 2018, Dr Denis Mukwege a, dans un tweet, tancé le monde libre qui, d’après lui, devrait avoir honte de ces massacres à répétition perpétrés sur le sol congolais. Il soutient que soit exhumé le rapport Mapping de l’ONU qui retrace les massacres à l’Est dont les auteurs sont bien « connus et protégés ».
La province de l’Ituri et, plus précisément, le village Jisa-Wada en groupement Buku dans le territoire de Djugu, a été le théâtre, dans la nuit de samedi 16 au dimanche 18 mai, d’un énième massacre perpétré par des hors-la loi. Au total, vingt et une personne ont été massacrées et cinq autres blessées au cours de cette virée mortuaire attribuée aux présumés miliciens de la Codeco. Selon des témoignages recueillis sur les lieux, tout porterait à croire qu’il s’agit d’un acte prémédité car les assaillants qui se sont introduits nuitamment dans le village Jisa-Wada avaient des armes blanches et découpaient à la machette toute les personnes qui se présentaient devant eux. C’est tout comme une consigne leur avait été donnée de semer la désolation dans cette contrée de sorte à donner un message clair aux forces loyalistes avec lesquels ils sont en confrontation depuis plusieurs semaines. Le dimanche matin, les éléments des Fardc poursuivaient encore ces assaillants repliés au village de Ndjala qui répondaient par de tirs nourris.
Au niveau de la société civile de Djugu, la consternation est quasi totale. Elle explique la récurrence de ces barbaries par le déficit des éléments des Fardc dans la zone, la plupart des militaires étant déployés au front vers la localité de Lisey. Nonobstant cette énième attaque, les Fardc continuent à jouer la carte de l’espérance en réitérant son engagement de tout faire pour être partout afin de protéger la population. D’où l’appel de ses responsables en poste en Ituri à la population lui demandant de collaborer avec l’armée « pour que les projets “sataniques” des miliciens soient vite déjoués et étouffés ».
Réagissant sur son compte twitter à ces massacres de plus, le Prix Nobel de la Paix 2018 a non seulement condamné ces actes barbares, mais aussi tancé le monde libre qui, d’après lui, devrait avoir honte de ces massacres qui se commettent au pays depuis des années. Il a appelé à « déterrer » le rapport Mapping de l’ONU qui retrace des massacres à l’Est et leurs auteurs qui sont « connus et protégés ».