Depuis la mise au point par le Madagascar du Covid organics, remède pour guérir du coronavirus ayant comme composante principale l’artemisia, plante qui permet aussi de lutter contre la malaria ou paludisme (maladie parasitaire tropicale), les africains en général et les congolais en particulier ont pris conscience de ses vertus thérapeutiques et s’en procurent au point d’occasionner des ruptures dans les points de vente du réseau de la Maison de l’artémisia.
Cette année, la journée mondiale de lutte contre le paludisme, célébrée chaque 15 mai, est passée presque inaperçue à cause du coronavirus. Dans tous les domaines on ne parle que de cette pandémie qui fait la une de l’actualité depuis le début de cette année faisant oublier à bon nombre d’humains l’existence d’autres maladies aussi dangereuses dont le paludisme à plasmodium falciparum qui demeure, malgré tout, la pathologie la plus menaçante au monde. Transmis par un moustique femelle du genre anophèle, cette maladie tue un million de décès et cinq million de personnes infectées par an. En quelques mois le coronavirus a causé plus de 300000 décès dans le monde. Heureusement, les premiers remèdes contre cette pandémie ont été trouvés parmi lesquels : le Covid-organics, remède traditionnel amélioré, composé d’artemisia et d’autres plantes médicinales endémiques, élaboré à Madagascar.
Cette trouvaille des malgaches est venue relancer le débat sur l’artemisia notamment : l’artemisia annua d’origine chinoise (utilisée depuis plus de 2000 ans pour se soigner en Chine) et l’artémisia afra d’origine africaine, que promeut la Maison de l’artémia (association humanitaire française) dans le cadre de la lutte contre le paludisme. La structure dispose des pôles de compétences pluridisciplinaires (médecins, chercheurs, agronomes, agriculteurs, ONG, bénévoles) chargées d’encadrer la culture et la diffusion raisonnée et éthique de la plante dans les pays impaludés (dont le Congo-Brazzaville). L’association est représentée dans 24 pays d’Afrique. Si faute de vaccin et à cause des résistances aux antipaludiques développées par son parasite, le paludisme reste invincible jusqu’ à ce jour, le docteur Lucile Cornet Vernet, coordonnatrice de cette Maison de l’artémia estime qu’avec cette plante on peut éradiquer le paludisme.
Des ruptures de stocks d’artemisia enregistrée
Les études cliniques et scientifiques menées sur l’artemisia par le docteur Jérôme Munyangi, chercheur RD congolais, qui travaille depuis six ans sur un traitement alternatif contre le paludisme, ont prouvé que, prise en infusion, elle guéri cette maladie parasitaire à 98% et interrompt le cycle infernal de transmission, une efficacité qui, comme pour le Covid organics, l’OMS tarde à reconnaitre exigeant «des éléments scientifiques probants». Outre le paludisme, les artémisia annua et afra guérissent également de la bilarziose et renforcent le système immunitaire des personnes atteintes du virus VIH et autres maladies chroniques.
Thérapie naturelle et efficace pour traiter et prévenir du paludisme, l’artemesia est accessible à tous, car chacun peut la cultiver chez soi, d’où le slogan de la Maison de l’artemisia: «Une famille, une artemisia». Le débat sur cette plante ayant réveillé la conscience sur ses vertus, la population africaine en général, et congolaise en particulier, s’est lancée à sa découverte pour se mettre à l’abri du coronavirus et du paludisme. Au niveau du Congo, comme dans les autres pays d’Afrique où la Maison de l’artémisia est représentée, les demandes ont fusé jusqu’à causer des ruptures de stocks des feuilles de cette plante (souvent vendues séchées) ainsi que ses semences.
«Bon nombre des maisons de l’artémisia en Afrique sont en rupture de stocks. Nous avons été pris de court», a confié Sosthène Massamba, responsable de la Maison de l’artémisia Congo Brazzaville basée à Pointe-Noire, capitale économique de ce pays. Ces ruptures ont été enregistrées dans tous les points de vente dans différentes localités dudit pays (Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie et Likouala). Cela, en raison de la forte demande et du fait «que la filière de production de cette plante dans le pays n’est pas développée». Aussi a-t-il exhorté les congolais à sa culture afin que chaque famille ait son petit coin d’artémisia pour lutter contre le paludisme.
Alerte sur de faux artémesia
Toutefois, Sosthène Massamba a mis en garde sur des faux réseaux qui proposent d’autres artemisia que l’afra et l’annua. «Nous menons des activités de sensibilisation sur cette plante et sur le respect strict des indications de la Maison de l’artemesia sur la prise l’afra et de l’annua. Il existe au moins 400 artemisia mais ceux qui ont une incidence sur le paludisme c’est l’afra et l’annua. Il y a des réseaux parallèles qui proposent d’autres artemesia. L’amballage des vrais afra et annua qui sont vendus par les maisons de l’artemisia portent le nom de la maison de production, son adresse et son numéro de téléphone. Il faut donc faire attention à ces éléments quand vous vous en procurez», a- t-il précisé.
Dans la ville de Pointe-Noire nombreux entendent se lancer dans la culture de cette plante. C’est le cas de Marcel Nkaya, père de famille habitant le quartier Koufoli, dans l’arrondissement 5 Mongo Mpoukou qui s’est mis à la recherche des semences. Il a justifié sa démarche : «Si je peux avoir cette plante chez moi je n’aurai plus à dépenser pour le paludisme car cette maladie nous coûtent chère. Si on comptabilise combien on dépense pour toute une famille chaque mois et chaque année. Je vous assure que cela fait beaucoup d’agent». Lambert, père de famille aussi, a quant à lui confié avoir prit conscience de l’importance de la prévention : «En Afrique, nous n’avons pas vraiment la culture de la prévention. Mais nous allons nous y mettre si on veut bouter le coronavirus et le paludisme de chez nous ». Comme on peut le constater, le traitement à l’artemisia convient bien à la population pauvre et démunie d’Afrique, continent le plus touché par le paludisme (suivi de l’Amérique latine et de l’Inde).
Par ailleurs, bien que son efficacité soit encore remise en question par l’OMS, le Covid-organics, dont le protocole baptisé «Covid-Artemisia» qui a permis son élaboration a été trouvé et rédigé par le docteur Jérôme Munyangi (encore lui), fait déjà ses preuves à Madagascar, prouvant que la médecine traditionnelle, en général et africaine en particulier, a toujours sa place. Le Pr Albert Rakoto Ratsimamanga, qui a introduit l’artemisia annua à Madagascar en 1975 pour lutter contre le paludisme a toujours prôné pour l’association de la médecine traditionnelle et de la médecine moderne.
Notons pour en savoir plus sur l’efficacité de l’artémisia, les personnes intéressées peuvent se procurer le livre intitulé «Artemesia une plante pour éradiquer le paludisme» paru en octobre 2018 aux éditions Actes sud. L’œuvre écrit par Lucile Cornet-Verne avec Laurence Couquiaud, est disponible à Pointe-Noire à la librairie Paillet. Il y a aussi le documentaire «Malaria Business » réalisé par Bernard Crutzen,