Droits humains : l'OPDDH dénonce le harcèlement à l'endroit de Jean Claude Katende

Mardi, Août 18, 2020 - 17:17

Selon l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme (OPDDH), la saisine du bâtonnier du barreau de Kinshasa/Gombe à l’endroit de l’avocat et président de l'Asadho, Jean Claude Katende, ne vise qu’à l’empêcher de mener ses activités légitimes de défense des droits humains particulièrement en matière de lutte contre l’impunité et de défense de l’État de droit en RDC.

 

L’OPDDH, un partenaire de la FIDH et de l’Organisation mondiale contre la torture, dit avoir a été informé, de sources fiables, du harcèlement à l’encontre de Me Jean Claude Katende, avocat et président de l’Asadho en RDC. Citant les informations reçues, le 24 juillet, l’Observatoire indique que l’avocat et président du Sénat de la RDC, Alexis Thambwe Muamba, a saisi le bâtonnier du barreau de Kinshasa/Gombe aux fins d’obtenir l’autorisation d’agir en justice contre Me  Jean Claude Katende. « En soutien à sa plainte, M. Thambwe Muamba invoque des messages postés sur les réseaux sociaux par M. Katende qu’il juge être des attaques envers sa personne, le présentant au public comme un criminel qui bénéficie de l’impunité et qui doit absolument répondre devant la justice », a expliqué cette structure.

Et de noter que M. Thambwe Muamba, qui a estimé qu’en tant qu’avocat Me Katende devrait « faire preuve de courtoisie, de délicatesse et de déférence » à l’égard de ses confrères, a donc formellement demandé au bâtonnier d’apprécier le comportement de ce dernier au regard des règles régissant la profession d’avocat ainsi que la permission d’engager des poursuites judiciaires à son encontre.

Les droits fondamentaux du  citoyen

Pour l’Observatoire, si Me Jean Claude Katende a bien appelé, via des publications sur les réseaux sociaux entre le 13 et le 22 juillet, à ce que le président du Sénat congolais soit traduit en justice pour différents faits qui lui sont reprochés, cela fait partie de ses droits fondamentaux en tant que citoyen, au premier rang desquels le droit à la liberté d’expression, et de ses attributions en tant que président de l’Asadho. Ces prises de position, indépendantes de sa qualité d’avocat, note l’Observatoire, contribuent au débat démocratique et à la défense de l’État de droit et ne doivent donc faire l’objet d’aucune sanction disciplinaire ou judiciaire. L’Observatoire, qui dit s’inquiéter de cette saisine du bâtonnier du barreau de Kinshasa/Gombe à l’endroit de Me Katende, qui ne vise qu’à l’empêcher de mener ses activités légitimes de défense des droits humains,  particulièrement en matière de lutte contre l’impunité et de défense de l’État de droit en RDC, appelle les autorités congolaises à garantir, en toutes circonstances, l’intégrité physique et le bien-être psychologique ainsi que le droit à la liberté d’expression de cet avocat et de tous les défenseurs des droits humains dans le pays.

Il attend également de ces autorités de mettre un terme à tout acte de harcèlement ou pression à l’égard de Me Jean Claude Katende et de l’ensemble des défenseurs des droits humains en RDC. Aussi l’Observatoire veut-il voir les autorités congolaises se conformer aux dispositions de la déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme, adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies, le 9 décembre 1998, plus particulièrement ses articles 1, 6 et 12.2 ; et se conformer aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits humains ratifiés par la RDC.

 

 

Lucien Dianzenza
Légendes et crédits photo : 
Jean-claude Katende R.O
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