Réunis en assemblée générale extraordinaire, le 17 septembre à Brazzaville, les agents de la Société des postes et de l’épargne du Congo (Sopéco) ont décidé d'une grève générale illimitée à partir du 23 septembre prochain, suite au non-paiement de vingt mois de salaires. Ils exigent le paiement de cinq mois en vue d’éponger les impayés à ce jour.
N’ayant pas trouvé gain de cause avec la hiérarchie, les travailleurs de la Sopéco ont résolu d’entamer une grève générale illimitée afin, disent-ils, de restaurer et de développer la Sopéco. Outre vingt mois de salaires impayés, ces derniers réclament également les notifications des arriérés de 2017, 2018, 2019 ainsi que leurs modalités de paiement. S’agissant de la suspension et des ruptures de contrats des partenaires sociaux, les travailleurs demandent la réintégration et la levée de ses mesures.
Au cours de l’assemblé générale, l’intersyndicale et les travailleurs de la Sopéco ont évoqué la situation de la poste Mobile qui, selon eux, est une arnaque à l’Etat, car elle n’est pas un nouveau produit de la société comme l’ont fait croire le ministère de tutelle et la direction générale. « Avec un capital de dix millions de francs CFA, la gestion et les bénéfices de la poste mobile relèvent de la responsabilité d’une société anonyme », ont-ils dénoncé.
« Trop c’est trop ! nous voulons que la direction générale prenne ses responsabilités. Comment expliquer le fait que la poste mobile soit un produit de la Sopéco mais que sa gestion et ses bénéfices profitent à une société anonyme ? », a déploré le secrétaire général de la Fédération des syndicalistes de la poste, Franck Siassia Mikouiza.
Concernant le cahier de revendications déposé le 17 décembre 2019, conforté par le procès-verbal de non conciliation, l’inspection du travail a constaté la non-volonté de dialoguer de la direction générale avec les représentants syndicaux après quatre convocations et une lettre d’invitation. « Nous voulons revenir sur la table de négociations dans un bref délai afin de palier ce qui est écrit dans le cahier de revendications », a déclaré Gestas Ngami Ndzala, secrétaire général du postier.
Les agents ont, par la même occasion, dénoncé le non-respect des textes en vigueur par la direction générale ainsi que les mauvaises conditions de travail. « Aujourd’hui nous cumulons vingt mois d’impayés. La direction générale ne communique pas avec ses partenaires sociaux pour démontrer et prouver à ces derniers, souvent en contact avec les travailleurs, les difficultés que rencontre l’entreprise », a fait savoir Gestas Ngami Ndzala.
Notons que la Sopéco est une entreprise publique en pleine restructuration, à caractère industriel et commercial, qui compte actuellement quarante-quatre bureaux à travers le territoire national. Depuis quelques années, elle se trouve dans une situation financière déficitaire.