Suite à l’incident qui a causé la mort de Merveille Bazonzila, jeune commerçante à Nkayi dans le département de la Bouenza, le port obligatoire de masque de protection a été suspendu.
Le constat est visible à la gare routière de la ville sucrière où, les vendeurs des différents articles comestibles sont au contact directe sans masque de protection avec les passagers des bus de transports routiers en provenance de Brazzaville et de Pointe-Noire, les deux villes au taux le plus élevé des cas de contamination au nouveau coronavirus (covid-19) au Congo.
En effet, la population de Nkayi est choquée après le décès mardi 29 septembre d’une jeune commerçante, Bazonzila Merveille, battue par une patrouille de gendarme, la veille pour non-respect du port du masque dans un lieu public.
D’après le témoignage d’une vendeuse de manioc, le lundi 28 septembre, Merveille Bazonzila, commerçante au marché de la Corniche dans le quartier Mouana-nto de l’arrondissement 1 de Nkayi est interpellée par une patrouille pour non port du masque. « Épileptique » et « asthmatique », de son état, a -t-elle poursuivi, elle explique aux agents que pour des raisons de santé, elle ne peut porter de façon prolongée son masque. Le ton de la discussion serait monté, face à la résistance qu’elle oppose, la victime va être passée à tabac par les forces de l’ordre.
Le lendemain dans les premières heures de la matinée cette jeune fille est succombée à son domicile suite aux coups qui lui ont été portés la veille. La population en colère décide de porter le corps de la jeune fille sans vie à la brigade de la gendarmerie. Les agents se sont opposés au dépôt de la dépouille, une altercation va alors éclater entre le groupe de jeunes et les agents présents. Des coups de feu vont être tirés pour tenter de disperser les jeunes en colères. Rien y fait, l’agent de garde va battre en retraite.
Quelques heures plus tard, des renforts sont arrivés de Dolisie et Madingou, pour tenter à nouveau de disperser la foule de plus en plus grande. Informées, les autorités de Nkayi se sont rendues sur les lieux pour apaiser la tension.
La dépouille va être conduite à la morgue. Le préfet de la Bouenza Jules Moukala Tsoumou s’est rendu au quartier Mouananto pour apporter son soutien à la famille éplorée et échanger avec les jeunes du quartier. A la mi-journée, Nkayi avait retrouvé le calme.
Mais avant les obsèques de cette jeune fille, une enquête est attendue par la population qui a décidé de ne plus porter les bavettes jusqu’à nouvel ordre avec l’accord de l’autorité préfectorale d'après les informations reçues.
"Depuis le jour du désastre plus personne ne porte la bavette à Nkayi, si les jeunes te voient avec la bavette ils te frappent",a témoigné une femme vendeuse en gare.