Initié pour dire non à l’installation du bourgmestre à Minembwe, la marche projetée par Martin Fayulu, le 14 octobre, à Kinshasa n’a pas eu lieu, la police ayant décidé d’appliquer la consigne de l’autorité urbaine qui l’avait interdite la veille.
Matinée très mouvementée pour le leader de l’Engagement pour la citoyenneté et le développement (Ecidé) et candidat malheureux à la présidentielle de décembre 2018. Alors qu’ils tentaient de marcher après leur regroupement à la place de l’Echangeur de Limete, Martin Fayulu et ses partisans en ont été dissuadés par les forces de l’ordre qui ont déployé un dispositif sécuritaire pour les empêcher de manifester. Le commissaire provincial de la police/ville de Kinshasa, le général Sylvano Kasongo, a tenu à faire respecter la consigne du gouverneur de la ville qui n’a pas daigné autoriser ladite marche. Faisant fi de ce refus de l’autorité urbaine, Martin Fayulu et ses militants ont tout de même investi la rue le 14 octobre.
A peine qu’ils ont entamé leur marche que la police est intervenue pour disperser les manifestants. Dans la foulée, des gaz lacrymogènes ont été lancés. Certains militants ont été brièvement interpellés et d’autres blessés. Pour empêcher leur progression, la police a immobilisé la jeep de Martin Fayulu en crevant les pneus. Ce qui a rajouté à la confusion au point de perturber le trafic sur le boulevard Lumumba. « Si vous allez me tuer pour le Congo, tuez-moi », vociférait le nouveau coordonnateur de Lamuka devant des policiers qui tentaient de lui faire la morale.
Le leader de l’Ecidé n’a pas voulu obtempérer à la proposition de la police qui voulait le reconduire à son domicile à bord d’un autre véhicule sous escorte, exigeant la réparation pure et simple de ses pneus pour qu’il retourne chez lui. Ce qui fut fait. En effet, la police a pris en charge les frais d’achat des nouveaux pneus et procédé, séance tenante, au remplacement de ceux qui avaient été crevés. C’est en début d’après-midi que le chantre de la vérité des urnes a quitté le sous-commissariat de la 17e rue de la commune de Limete où il s’était retranché pour rentrer chez lui. C’est sur ces entrefaites qu’a pris fin la marche de Lamuka, laquelle marche a été étouffée dans l’œuf suite à l’intransigeance de la police.
Rappelons que Martin Fayulu avait appelé à manifester pour dénoncer ce qu’il appelle « projet de balkanisation du pays » et exiger la mise en place d’un tribunal pénal international pour juger les crimes graves commis en RDC. L’autorité urbaine avait, la veille, interdit ladite marche qui était vidé de tout son sens après que le Chef d’Etat ait décidé la surséance du processus d’érection de Minembwse en commune rurale.