RDC : la société civile pour le maintien des sanctions européennes contre certains officiels congolais

Jeudi, Octobre 15, 2020 - 16:30

Pour ces organisations, le contexte n’était pas opportun pour la levée de ces mesures restrictives individuelles qui sera synonyme d’accorder une prime à l’impunité et de sacrifier les victimes.

Cent vingt-deux organisations de la société civile congolaise ont appelé l’Union Européenne (U.E) à maintenir les sanctions ciblées contre onze officiels congolais, qui sont encore influents dans la gouvernance du pays malgré le changement du pouvoir au sommet du pays. Ces ONG dont la Voix des sans voix pour les droits de l’homme (VSV) et Les Amis de Nelson Mandela pour les droits de l’homme (ANMDH) ont fait cette déclaration, le 14 octobre, en marge de la réunion  du Conseil européen qui se tiendra le mois prochain.

Dans cette déclaration lue devant la presse par le directeur exécutif de la VSV, Rostin Manketa Nkuahata, ces organisations ont dit penser a indiqué que le contexte n’était pas opportun pour la levée de ces mesures restrictives individuelles qui sera synonyme d’accorder une prime à l’impunité et de sacrifier les victimes. « Nous invitons les gouvernements de l’U.E à maintenir les sanctions ciblées contre toutes ces onze personnalités tant qu’il n’y aurait pas des progrès significatifs dans le processus de rétablissement de la justice à l’égard de toutes les victimes de la violente répression politique de ces dernières années et plus loin encore des crimes documentés dans le rapport Mapping des Nations-Unies », a souligné Rostin Manketa.

Crainte d’une impunité en interne

La levée des boucliers de ces organisations ont été motivé, ont-elles fait savoir, par le fait qu’aucune action judiciaire n’est initiée, à ce jour, en interne pour que ces individus ciblés subissent la rigueur de la loi. Ces ONG fustigent, par contre, la situation selon laquelle certains d’entre ces personnalités sanctionnées continuent à occuper des postes de responsabilité au pays, dans l’armée et dans l’administration. Le directeur exécutif de la VSV a expressément cité le cas du général John Numbi, qui a été relevé de ses fonctions mais demeure libre alors qu’il est impliqué dans plusieurs violations graves de droits de l’homme, ainsi que le général Gabriel Amisi dit Tango Four, qui a remplacé ce dernier à son poste d’inspecteur de l’armée. « Cette situation fait naître un doute dans le cœur des victimes de voir un jour leurs bourreaux répondre de leurs actes et fait dissiper un espoir d’une justice en leur faveur », a indiqué Rostin Manketa.

Réduire la capacité de nuisance

Pour la VSV et toutes ces organisations qui ont signés cette déclaration, en effet, les sanctions ciblées restent un moyen dissuasif pour réduire la capacité de nuisance de ces personnalités parce que ces dernières demeurent influentes sur la scène politique notamment au sein de la plate-forme politique Front commun pour le Congo (FCC). Ces organisations ajoutent leurs voix à celles de certaines figures emblématiques de défense des droits humains, dont le Prix Nobel de la paix 2018, le docteur Denis Mukwege, pour réclamer la mise sur pied d’un Tribunal pénal international pour juger les crimes commis en RDC.

Lucien Dianzenza
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