Les éléments posés par la Coalition nationale de l’éducation pour tous en République démocratique du Congo (Conept-RDC) et ses partenaires constituent leur réaction à la lettre circulaire du ministre chargé de ce secteur relative aux directives sur les frais de scolarité 2020-2021.
La Conept-RDC a tenu, au mois d’octobre, une réunion de concertation sur la lettre portant Directives sur les frais de scolarité 2020-2021. Parmi les structures qui ont pris part à cette rencontre, on peut citer les organisations de la société civile du secteur de l’éducation ainsi que les organisations affiliées à la Conept-RDC tant au niveau national que provincial.
A l’issue de cette réunion, la Conept-RDC vient de publier son analyse et sa note de position par rapport auxdites directives dans laquelle cette organisation pose des préalables pour garantir l’accès à un enseignement primaire gratuit, inclusif et de qualité à chaque enfant du pays.
Pour la Conept-RDC, le gouvernement et le Parlement doivent se mettre d’accord pour accorder au moins 25% du budget national à l’éducation et allouer au moins 55% du budget de l’éducation à l’enseignement primaire. L’organisation appelle également le gouvernement et le Parlement à s’accorder en vue d’allouer 8% du budget de l’éducation à l’enseignement préscolaire et de créer au moins une classe de préprimaire (5 ans) dans chaque école primaire publique. Elle attend également de ces deux institutions du pays d’accorder une priorité aux dépenses de l’éducation et de garantir la transparence dans la gestion des ressources allouées à l’éducation, tant au niveau national que provincial. « En vue de progresser dans la mise en œuvre de la gratuité de l’éducation de base, alléger le fardeau des parents, prendre en compte les vulnérables et les populations les plus éloignés, la Conept-RDC appelle le gouvernement à respecter son engagement de supprimer et de ne pas mentionner dans les arrêtés provinciaux portant fixation des frais scolaires, ni être exigé aux parents pour quelque motif que ce soit les frais de minerval et de bulletin scolaire », indique la Conept-RDC. Pour cette structure, ces frais ayant été supprimés l’année scolaire passée, il n’y a aucune raison valable à les fixer cette année scolaire dans le secteur public de l’enseignement. Et de faire savoir que dans le cadre de la prise en compte des effets induits de la gratuité de l’éducation de base, les imprimés, notamment le bulletin et le minerval, sont à la charge de l’Etat.
La Conept-RDC attend également du gouvernement de restructurer le Fonds de promotion de l’éducation nationale, dans l’optique d’y insérer les financements innovants comme recommandé à la deuxième table ronde sur la gratuité de l’éducation de base pour plus de performance.
Parmi les autres recommandations, la Conept-RDC appelle le gouvernement à aligner les élèves et les écoles d’application (EDAP) des universités et instituts supérieurs, en ce qui concerne les frais de scolarité, sur les mêmes directives que les écoles et les élèves qui dépendent de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST). En effet, note l’organisation, la gratuité de l’Education de base ne dépend pas d’un ministère, c’est un droit garanti par la Constitution et la loi-cadre de l’enseignement national. « L’instauration des frais de motivation dans les EDAP est une instauration flagrante de la discrimination dans l’éducation. Elle contribue à freiner les progrès dans la mise en œuvre de la gratuité et de la réforme sur le financement de l’Education », a-t-elle souligné. Aussi la Conept-RDC appelle-t-elle le gouvernement à procéder à une évaluation d’étape de la politique de la mise en œuvre de l’éducation de base.