Le 16 novembre une journée de dégustation a été initiée au siège de l’Union européenne (UE). Présidé par Mateus Paula, ambassadeur de l’UE, sur le thème « Ici, les chefs Yvette et Honor et leurs équipes subliment les fruits de la terre, de la ferme et des étangs produits par des agriculteurs congolais », ce rendez-vous a donné l’occasion à l’assistance de déguster différents mets (issus des produits de nos terroirs) réalisés par Yvette et Honor fins gastronomes de la cuisine congolaise. Rencontre qui a aussi mis en lumière tous les différents acteurs de ce secteur et leur travail.
Patates douces et ignames en confiture, jus de fruits locaux aux saveurs exotiques, cocktails, biscuits de farine de manioc aux goûts de gingembre, chenille, Moringa, des crêpes à base de farine de manioc, des légumes traditionnels et sous forme de beignets, biscotte de tilapia, de poisson chat, maboké de poisson chat, de porc, brochette de porc accompagnés d'attiéké ou de gari, le tout agrémenté par des subtiles sauces…Telle a été la composition des plats peu conventionnels aux habitudes alimentaires des Congolais que les chefs Yvette et Honor ont cuisinés. Résultat, l’assistance a eu l’occasion de faire des découvertes surprenantes. « Du foufou qu’on mange tous les jours à de véritables mets raffinés et pleins de fantaisies, ça été une belle découverte. Des beignets aux haricots à l’attieké farci, aux crêpes faites à base de farine de manioc accompagnées de la confiture de safou ou de patate douce, une pure merveille… », a fait savoir Omer Mayoma, promoteur des ateliers Mbossa.
Scarlett, de nationalité chinoise, a été conquise par les crêpes faites à base de farine de manioc. « J’ai goûté à plusieurs plats, mais ce qui m’a vraiment ravi, ce sont les crêpes. Chapeau donc aux petits producteurs pour la qualité de leurs produits », a souligné cette dernière.
Raffinée et pleine de couleurs, la carte des chefs Yvette et Honor a également conquis Solange Ongoly Goma, coordinatrice des programmes petits producteurs / chaîne de valeur. « Ça a été une belle fête pour les yeux et la bouche ; des recettes qui ne sont pas basiques de la cuisine congolaise, par exemple les espèces de muffins, ces petites tartelettes, ces petites pizzas réalisées à la farine de manioc, j’ai vraiment apprécié », a indiqué Solange qui pense que «le défi du manioc aujourd’hui reste son industrialisation en farine de manioc pour non pas seulement faire du foufou ou des gâteaux, mais aussi des pâtes alimentaires ».
Cette initiative à démontrer qu’en allant à l’encontre du conventionnel, les Congolais consommeront des produits du terroir de bonne qualité et sans avoir recours aux engrais chimiques. À long terme, cette démarche alimentaire contribuera à changer les habitudes alimentaires des Congolais et inciter les consommateurs congolais à vouloir consommer local. « Notre souhait est que ces produits soient vendus partout au Congo, en milieu rural comme en milieu urbain, qu’ils soient améliorés sur le plan nutritionnel et fortifiés, vu qu’au Congo un enfant sur cinq souffre de la malnutrition », a noté Jean Martin Bauer, représentant du PAM. Il pense que le développement d’une chaîne de valeur inclusive est primordial même si cela demandera des efforts en matière d’encadrement, de formation et de suivi.
Cette rencontre qui marque la fin des visites de Mateus Paula dans la Bouenza et le Pool a témoigné de la richesse de ce secteur au vu de la finesse des mets proposés et des produits exposés. « Il est temps que le Congo se tourne vers l’économie verte puisqu’il en a les ressources et les potentialités. Réorganiser et réformer les filières de ce secteur est dorénavant possible vu que les agriculteurs sont prêts à travailler la terre, augmenter la production et contribuer au développement du pays via la création des emplois ».