Vie des partis : Dorothée Gizenga lance le processus de réunification du Palu

Jeudi, Novembre 19, 2020 - 17:31

La coordonnatrice de la commission chargée d'organiser le congrès, Dorothée Gizenga, en appelle à tous les cadres et militants du Palu pour un congrès inclusif qui permettra de redonner à ce parti sa force et la place qui lui revient dans l’échiquier politique national.

Le Parti Lumumbiste unifié (Palu) a tenu, le 19 novembre, à l’espace Kage à Limete, une matinée politique au cours de laquelle la coordonnatrice de la commission chargée d’organiser le congrès de cette formation politique a appelé tous les cadres et militants du parti cher au patriarche Antoine Gizenga Fundji à se mettre autour d’une table en vue d’engager l’action de la réunification de ce parti. « Nous avons commencé aujourd’hui ce processus de réunification », a prévenu Dorothée Gizenga.

Etalant une sorte de tapis rouge pour Dorothée Gizenga, le modérateur du jour, Makina, a rappelé certaines paroles du patriarche Gizenga Fundji  : « Si le Palu existait dans la durée, c’est parce qu’il l’avait dirigé sur la base du respect des principes et de la discipline. Et ce n’est pas grâce aux cadres mais grâce à la base et aux militants…» Celui-ci a également accusé les cadres du Palu d’être à la base de la division au sein de cette formation politique. « Si les cadres du Palu voyagent aujourd’hui pour l’Occident ou roule carrosse, c’est grâce au sacrifice des militants. Mais aujourd’hui ils ont oublié ce sacrifice du sang des militants », a-t-il dit.

Respects à la mémoire et aux œuvres des pères fondateurs du Palu

S’appuyant sur les paroles de son père, Dorothée Gizenga a rappelé aux centaines des militants, des cadres de base et des hauts cadres du Palu réunis à cette occasion que ce parti appartenait à la base et non aux cadres. C’est pourquoi, a-t-elle expliqué, la base est associée au lancement de ce processus de réunification du parti.

Dénonçant le congrès tenu le 11 novembre ainsi que les assises organisées par une autre frange de cadres du Palu, Dorothée Gizenga fait observer que les véritables lumumbistes ne pouvaient pas cracher sur la mémoire et les œuvres des pères fondateurs de cette formation politique. Jurant sur l’unité du Palu, la fille de Gizenga, qui fédère autour d’elle une bonne majorité de cadres ainsi que presque l’intégralité de la base de ce parti, fustige ce qu’elle qualifie de tricherie organisée avec ce que la bande de  Willy Makiashi a appelé un congrès, tenu avec les non-militants du Palu. Ce qui la conduit à lancer un défi à ce cadre du parti, au cours d’un débat télévisé. « Quand est ce que Willy Makiashi pouvait-il devenir secrétaire général du Palu. Ils avaient peur de regarder la vérité en face. C’est pourquoi ils ont organisé cette tricherie qu’ils ont appelée congrès. Je le défie même de venir faire un débat télévisé avec moi. Je l’invite, avec toute sa tricherie comme secrétaire général du Palu dans un débat télévisé avec moi. Sûre de notre vérité, je n’ai pas peur de les nommer. Le peuple vaincre et va exclure les gens qui ne respectent pas la vision et les valeurs du Palu », a-t-elle appuyé.

Le Palu est ici

« Le Palu, c’est nous et non eux », a indiqué Dorothée Gizenga, dont la parole a été entrecoupée, à plusieurs reprises, par des cris, des acclamations et des chants d’animation entonnées par la foule composée des militants venus à travers la ville-province de Kinshasa, qui ont pris d’assaut la salle Kage à cette occasion. Malgré son assurance d’avoir la base et les cadres du vrai Palu derrière elle, Dorothée Gizenga ne s’est pas refusée de battre le rappel des troupes. Elle a grandement ouvert les portes de cette formation politique à tous les « égarés » en vue de reconstituer la force du Palu. « Nous avons initié cet échange pour consacrer la réunification du parti qui commence ici, avec vous, la base. Même si vous avez été au congrès du 11 novembre ou aux assises du centre Nganda, vous avez été égarés, nous vous appelons à rejoindre la maison, votre maison, le Palu », a-t-elle dit.

Pour la coordonnatrice de la commission d’organisation du congrès nommée par le feu secrétaire général par intérim, Lugi Gizenga, la seule façon de remplacer un secrétaire général au Palu, c’est à l’issue du congrès. Notant que les assises du 11 novembre ne sont pas considérées par le Palu comme un congrès, elle en appelle à tous les cadres et militants de ce parti politique, de rejoindre le « bateau » pour l’organisation d’un véritable congrès « inclusif » qui permettra aux disciples de Lumumba et de Gizenga de se choisir un secrétaire général qui va conduire à la destinée de ce parti. C’est pourquoi elle en appelle aussi à ceux qui sont avec elle à ne pas fermer la porte à tous ceux qui veulent regagner le bercail. « Laissez entrer tout celui qui veut revenir pour que nous puissions dialoguer. Prochainement, pas de bagarre à la porte », a-t-elle recommandé.

Appuyant cette démarche, les cadres et militants du Palu ont également fait une déclaration politique dans laquelle ils soutiennent ce processus de « réunification » de leur parti politique qui devra aboutir à un congrès inclusif. Tout en rejetant le congrès du 11 novembre et les travaux du centre Nganda, ceux-ci exhortent l’autorité morale du Front commun pour le Congo,à ne pas reconnaître les conclusions de ce dit congrès, moins encore ces assises du centre Nganda. Reconnaître ce congrès serait, selon eux, vouloir la mort du Palu. Ils disent également attendre de tous les cadres et militants du Palu à se joindre à cette dynamique conduite par Dorothée Gizenga, en vue de redonner à ce parti sa force et la place qui lui revient dans l’échiquier politique national.

Lucien Dianzenza
Légendes et crédits photo : 
Dorothée Gizenga devant les cadres et militants du Palu /Adiac
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