Interdiction des taxis-motos : vers une possible résurgence du phénomène bébé noir à Brazzaville

Jeudi, Décembre 10, 2020 - 15:45

Depuis l’entrée en vigueur, le 1 décembre de la circulaire interdisant le déplacement des taxis-motos en raison des irrégularités constatées dans ce secteur, Brazzaville vit maintenant dans la crainte de voir certains de ces taximen se livrés aux actes illégaux. La population parle, alors, d’un possible retour du phénomène bébés noirs tandis que la police rassure.

La décision résultant de la réunion du 24 novembre entre la direction de la sécurité publique et le syndicat des transports, d’interdire la circulation des taxis-motos, a de quoi inquiété la population qui redoute de voir la violence doublée d’intensité surtout quand on sait que la plupart des bébés noirs s’étaient dirigés vers ce secteur.

 Une telle mesure non seulement va conduire beaucoup de jeunes au chômage, mais pourrait aussi faire à ce que ces jeunes deviennent un réel problème pour la société en raison de leur inactivité : « bientôt, on assistera à une submersion du phénomène bébé noir ou du banditisme tout court.

Face aux difficultés financières, surtout pour ceux qui ont une famille à charge, ils pourront faire n’importe quoi, je dis bien n’importe quoi pour que leur famille ne manque de rien. » avait regretté Lune Esther Ondzé.

En effet, dans certains quartiers de Brazzaville tels que Jacques Opangault, Domaine, Mikalou ou Kahounga où l’insécurité est en nette diminution du fait de l’occupation des jeunes dans leurs diverses activités, les habitants craignent une recrudescence des actes inciviques tels que le vol à main armée, le viol et les crimes qu’un retour au chômage de ces taximen pourrait occasionner : « qu’ils nous donnent du travail dans ce cas, parce qu’à force de ne rien faire nous finirons par nous abandonner aux actes illégaux », s’était indigné Borel un conducteur de taxi-moto.

 Du côté de la police, on se montre rassurant. A en croire le lieutenant Gelmy Boris Ngouabi, les mesures nécessaires ont été prises pour garantir la sécurité des populations surtout celles des quartiers où le taux du banditisme est fortement élevé : « la police en prenant la décision d’interdire la circulation des motos-taxis s’était préparée à tous les scénarios. Nous avons les moyens qu’il faut pour garantir la sécurité de la population », avait-il laissé entendre. 

Pour rappel, le secteur de transport motorisé attirait de plus en plus depuis un certain temps les jeunes dont l’âge varie entre 19 à 35 ans, ce qui a expliqué la diminution de la délinquance juvénile pendant un moment dans la capitale.

Etonga Nurian
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