Fête de Noël : une faible affluence dans les marchés à Brazzaville

Vendredi, Décembre 18, 2020 - 13:18

A quelques semaines de la célébration de Noël, les marchés et les magasins de la ville capitale sont vides, les préparatifs sont timides et les clients se comptent au bout des doigts.

La crise sanitaire que connaît le monde actuellement, le Congo en particulier, a occasionné une morosité qui entraîne le ralentissement des affaires. La période n’est donc pas en cette période des fêtes de fin d’année. « Sur toutes les années, celle-ci est vraiment la pire. Il n’y a pas d’acheteurs, les potentiels clients ne se pointent pas à cause de la crise de la pandémie de covid-19. On espère qu’il y aura de l’affluence à partir de la semaine prochaine », espère Moustapha, propriétaire d’un magasin des jouets sur l’Avenue de la paix à Moungali.

Au marché Poto-Poto, le plus cosmopolite et le plus achalandé de tous les marchés de Brazzaville, le constat est le même. Pas d’engouement, pas d’affluence, ni de bousculade. Sophie Mahoungou, vendeuse, explique que les ventes persistent malgré le rabais des prix des articles. D’après elle, le Congo s’apprête à vivre une fête de Noël inédite à la suite de la covid-19 qui impose désormais un nouvel ordre mondial. « C’est habituellement en cette période qu’il devrait y avoir d’affluence dans les marchés. Le marché est bizarre cette année, les affaires tournent au ralenti. Je pensais qu’à une semaine de Noël, le marché serait rempli des clients comme d’habitude. Mais hélas c’est tout le contraire, une première fois dans l’histoire depuis que je vends les articles de Noël », a-t-elle déclaré.

Patrick, l’un des commerçants interrogés au marché Total, révèle qu’avec le coronavirus tout le monde devient méfiant.  Le marché subit de plein fouet les conséquences des ravages de la pandémie. Il affirme que les bouleversements portés par la covid-19 mettent au-devant de la scène des questionnements sur la manière dont les Congolais vont célébrer les fêtes. Les questionnements qui font surface en cette période où tous les regards sont tournés sur les mesures prises par le gouvernement, notamment le couvre-feu à 20 heures, la distanciation physique, l’interdiction des rassemblements de plus de cinquante personnes dans les lieux publiques et privés, occasionnant ainsi un climat de désenchantement et une psychose dans la mentalité de la population en ce qui concerne la célébration des fêtes. 

Guy Brice Atsouh, l’un des parents rencontrés au marché déclare  : « J’ai acheté ces jouets pour les enfants par contrainte. Je sais que les enfants n’auront pas d’espaces pour se récréer cette année ». Pour ce père de famille, la covid-19 met en évidence la fragilité des schémas d’approvisionnement à travers la ville et elle produit un effet étonnant dans les foyers et leur environnement.

 

Cissé Dimi
Légendes et crédits photo : 
Devanture d'une boutique de jouets pour enfants
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