Riposte contre la Covid-19 : les fêtes de fin d’année sous l’emprise du couvre-feu

Mercredi, Décembre 23, 2020 - 16:45

Les congolais en général et les kinois en particulier ne sont pas encore au bout de leur peine. En effet les mesures prises pour faire face à la deuxième vague de la covid-19, notamment le couvre-feu, poursuivent leur cours normal nonobstant les appels pressants de la rue en vue de leur revisitation.

Le couvre-feu particulièrement aura rendu la vie infernale à Kinshasa en réduisant sensiblement le mouvement de la population obligée de rentrer à la maison à partir de 21 heures. Alors que d’aucuns s’attendaient à un certain assouplissement du couvre-feu pouvant être décalé d’une heure ou deux, le coup de massue est venu du Ministre de la santé Eteni Longondo, pour qui les mesures susdites restent d'application le 25 décembre 2020 et le 01 janvier 2021. Il l’a déclaré ce mercredi 23 décembre au cours d’un dîner offert à la presse. Cela sous-entend que les Kinois vont fêter la Noël et la Bonne année sous le couvre-feu.

A en croire le ministre de la santé citant des études scientifiques récentes démontrant l’efficacité du couvre-feu sus d’autres cieux, cette mesure réduit sensiblement la transmission de la pandémie ainsi que l'hospitalisation des malades. Il est supposé, en effet, que les Kinois réputés être des grands fêtards et des noctambules impénitents, débutent généralement leur soirée ambiante au-delà de 21 heures et s’adonnent à tous les excès tout en versant dans un libertinage dangereux.

Dans les terrasses et les bars où foisonnent des viveurs de tout acabit, la transmission du virus serait de plus facile, la promiscuité aidant, à en croire le comité multisectoriel de lutte contre la Covid-19. Plusieurs sceptiques réfutent ces explications et pensent qu’il y a anguille sous roche étant donné que la circulation, la mobilité des personnes ainsi que la promiscuité sont plus perceptibles dans la journée que dans la soirée. Et que s’il y a à craindre de la propagation de la pandémie, c’est plutôt pendant la journée où les gens se déploient dans les sens, faisant fi des gestes barrière. Pour beaucoup de Kinois, la mesure de couvre-feu qualifiée d’impopulaire au regard des réalités du contexte local, serait le fait du mimétisme des dirigeants congolais enclins à suivre les yeux fermés ce qui se passe ailleurs, sans discernement. Une sorte de copier-coller, sans plus !      

Qu’à cela ne tienne. Une chose est sûre, c’est que les festivités de fin d’année seront moroses et sans éclat. Il  n’y aura pas de concerts nocturnes, les bars et autres endroits de jouissance vont fermer plus tôt que prévu, et la rue généralement bruyante pendant cette période festive, sera livrée à elle-même.

 

 

Alain Diasso
Légendes et crédits photo : 
Des motocylistes dans un carréfour à Kinshasa
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