Si vous croisez Dorcas sur votre chemin, elle vous parlera de fruits, de légumes ou de plantes herbacées, elle vous parlera encore d’huile. Vous auriez tort de penser qu’elle revient du marché ou qu’elle souhaite vous dévoiler la dernière recette vegan à la mode. Non, son truc à elle c’est le cosmétique !
Des fruits, des légumes, des plantes ? « Oui et il faut noter qu’être agricultrice serait loin de me déplaire pour cultiver à grande échelle toutes les matières premières nécessaires à mes huiles végétales, j’en rêve même un peu », commence-t-elle à préciser. Si aujourd’hui elle aimerait voir pousser sous ses yeux ail, oignons, carottes, avocats, coco, curcuma, gingembre, menthe poivrée ou, plus rares, aloe vera ou fenugreek, autant d’ingrédients qui font le succès de ses produits, Dorcas Kalimasi Ankam, née en avril 96 à Kinshasa, a d’abord rêvé dans sa tendre enfance d’être ambassadrice. A la fin, peut-on écrire qu’elle est devenue ambassadrice de sa propre marque Reinesther Dodocosmetics ? Probablement oui. Un sourire radieux qu’encadre un joli visage, une silhouette élégante et la passion dans le regard : « Ah ? Pourtant, il y a quelques années, j’avais pas mal de boutons sur la peau liés à différentes allergies. Ma grande sœur me conseillait d’utiliser des huiles végétales et m’a même appris à les faire moi même. Les effets ont été si bénéfiques que j’ai eu en tête l’idée de créer ma propre marque de produits et j’ai concrétisé cette idée là en 2018 », explique la jeune femme de 25 ans au teint retrouvé.
Avant cela, il y a une enfance entourée de quatre sœurs et un frère, un père absent, le BAC D à l’Institut Cardinal Malula puis la Faculté des sciences à l’Université de Kinshasa et, de l’autre côté du fleuve Congo, une licence en comptabilité et gestion d’entreprise à Pointe-Noire qui n’était au départ qu’une destination de vacances, aujourd’hui, au bord de l’atlantique, il y a aussi des projets plein la tête. « Je suis encore jeune et je veux croire que le temps m’appartient », dit-elle. « J’ai donc pris mon destin en main car la cosmétologie est un secteur délaissé en Afrique, pourtant chaque jour nous utilisons des produits de soin pour notre peau, des sérums activateurs pour booster la pousse de nos cheveux, des hair food, c’est ce que je développe avec ma marque. Forcément, j’aimerai pouvoir industrialiser mes produits, commencer l’agriculture, comme je l’évoquais précédemment, mais également créer un Institut de formation car les besoins sont nombreux en la matière, tout autant ceux des femmes que ceux des hommes et même des enfants ».
Parlant d’enfant, Dorcas s’oblige à parler de Queen, une ravissante fillette de quatre ans devenue son égérie. Queen, un pseudo ? « Non, c’est son véritable prénom et c’est vraiment ma petite reine, mon grand rayon de soleil. Elle représente mes produits destinés aux enfants, je l’ai rencontrée l’année dernière et cela fait huit mois que nous collaborons ensemble, avec l’autorisation parentale bien entendu », répond Dorcas. Employée parfois à tort et à travers l’expression de femme battante colle parfaitement à la peau de Dorcas Kalimasi Ankam que la ville océane a adoptée et pour le plus grand bonheur de la beauté africaine.