A en croire le président de l’ONG Assistance pour les personnes vulnérables et enfants du Congo (Apvec), la présence de ce texte dans l’arsenal juridique congolais serait un atout pour permettre aux personnes protégées par cette loi, de remplir leur mission sans trop de crainte.
Approché, le 2 avril par le Courrier de Kinshasa, le président de l’ONG Assistance pour les personnes vulnérables et enfants du Congo (Apvec), Maïck Lukadi, exhorte les autorités de la République démocratique du Congo (RDC), notamment le Parlement, au vote urgent de la loi portant protection des défenseurs des droits de l’homme (DDH) dont la proposition couve dans les tiroirs de cette institution. « Cette action permettra de doter le pays d’un arsenal juridique, protégeant les DDH dont le travail est bénéfique à toute la nation voire toute l’humanité », a-t-il expliqué.
Motivant ce plaidoyer, le président de l’Apvec-Ongdh relève quelques cas de violations auxquelles les DDH ont été victimes. Selon Maïck Lukadi, les auteurs de ces violations sont des éléments de la police nationale, de l’armée et des forces de sécurité.
Il rappelle, en effet, les déboires de certains membres effectifs de son organisation dont lui-même et Nanou Kapinga Mbombo, qui ont été victimes de plusieurs interpellations, arrestations, arrestations arbitraires, enlèvements, traitements cruels, inhumains et dégradants de la part des éléments des forces de l’ordre. Dans ce récit, Maïck Lukadi fait savoir que cette dame, activiste au sein de l’Apvec-Ongdh, a, par exemple été appréhendée le 2 janvier 208, pendant que la population congolaise faisait pression pour s’opposait au troisième mandat du l’ex-chef de l’Etat Joseph Kabila. « Ils sont été surpris en pleine messe à la paroisse St Michel, par des policiers et militaires qui leur ont jeté des gaz lacrymogènes. Tous ceux qui ont été arrêtés ont été acheminés dans le cachot de la Police nationale/commissariat de la commune de Makala. Pour elle, son cas a été gérée avec plus de rigueur par ce qu’elle a été identifiée comme DDH », explique Maïck Lukadi. Et de noter que toutes ces personnes interpellées ont passé quatre jours à jeun. « C’est par le hasard d’une dispute entre les policiers que certains d’entre ces personnes arrêtées, dont l’activiste de l’Apvec-Ongdh, ont pu se sauver. Mais, comme elle avait déjà été identifiée comme DDH, les services ont continué à la traquer jusqu’à l’obliger à entrer en clandestinité », explique le président de cette organisation.
Cette situation, confie Maïck Lukadi, a dérangé la vie de cette activiste, qui ne pouvait plus reprendre le cours normal de ses activités par crainte de représailles. « Nous l’avons aidé, bien que difficilement, entant que président de l’organisation au sein de laquelle il militait, de se cacher et de refaire sa vie. Mais, cela c’était sans compter la détermination de ces services qui voulait la mettre hors d’état de nuire ou plutôt, de nuire à sa vie », a expliqué Maïck Lukadi.
A l’en croire, ce traitement différent et cruel subi par ce DDH membre de son organisation a été justifié par sa qualité d’activiste dans la défense des droits de l’homme. Aussi, fait-t-il constater, la présence d’une loi spécifique protégeant ces personnes qui militent dans les droits de l’homme éviterait ces genres d’actions contre elles, au bénéfice de toute la nation. C’est donc s’appuyant sur cette situation, qui illustre ce qu’encourent les DDH, que le président d’Apvec-Ongdh motive son plaidoyer et son insistance pour obtenir le vote de cette loi au niveau du Parlement congolais.