L’ONG estime inopportun d’accorder le primat à cette question dont les acquis intangibles sont administrés par les cycles électoraux successifs de 2006, 2011 et récemment 2018.
L’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj) a dit constater sur la toile « une nette poussée de fièvre aux allures d’une guerre de tranchées opposant les tenants d’une réforme de la loi électorale en ses dispositions relatives aux conditions d’éligibilité de certains citoyens à la Présidence de la République, et ceux qui estiment qu’il serait de bon aloi que lesdites dispositions, essentiellement relatives à la nationalité, ne soient modifiées au risque de violer la Constitution de la République ». Pour cette ONG, ce débat citoyen constitue une éclatante illustration de la pleine et entière jouissance par chaque Congolais de sa liberté de penser et de s’exprimer, dans le strict respect de l’autre.
L’Acaj note, par ailleurs, que s’agissant d’une question touchant au substrat qui lie un individu à son pays, la nationalité en l’occurrence, qu’il y a à aborder cette question avec responsabilité dans une approche débarrassée de toute considération politicienne susceptible de remettre en cause la fragile unité nationale maintes fois mise à l’épreuve par des frustrations réelles ou supposées. En effet, rappelle cette ONG, la charte fondamentale de la RDC, dans ses pertinentes dispositions qui fondent le rattachement du Congolais à sa patrie, déclare notamment : « Nous, peuple congolais, uni par le destin et par l’histoire autour de nobles idéaux de liberté́, de fraternité́, de solidarité́, de justice, de paix et de travail, affirmons notre détermination à sauvegarder et à consolider l’indépendance et l’unité́ nationales dans le respect de nos diversités et de nos particularités positives .»
L’Acaj, qui dit se fonder, d’une part, sur ces prescrits constitutionnels combinés à ceux des certains articles de la loi fondamentale, qui auraient le mérite de déterminer avec clarté ce qu’il convient d’entendre par Congolais d’origine et, d’autre part, sur les défis multiples et urgents auxquels les institutions de la République font face pour alléger la misère du peuple et restaurer la paix dans la partie est du pays, estime inopportun d’accorder le primat à cette question dont les acquis intangibles sont administrés par les cycles électoraux successifs de 2006, 2011 et récemment 2018.
Pour l’Acaj, il appert clairement qu’une réforme ayant pour finalité de percuter lesdits acquis démocratiques risquerait d’engendrer des frustrations et des violences éventuelles dont la RDC n’ait point besoin. L’ONG appuie sa sollicitation sur des exemples inspirés par plusieurs pays du monde, qui démontrent que certains de leurs leaders, issus de l’immigration, naturalisés ou ayant acquis la nationalité du pays hôte par l’un de leurs parents, ont servi leurs Etats avec dévouement et patriotisme. « Nous appelons vivement la classe politique congolaise à concentrer ses efforts sur la restauration de la paix notamment dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu, l’amélioration du bien-être collectif, ainsi qu’aux préparatifs de l’organisation du cycle électoral de 2023 appelé à être apaisé, juste, démocratique, transparent et inclusif », a dit le président de l’Acaj, Me Georges Kapiamba.