Des producteurs locaux, experts agricoles et représentants des pouvoirs publics sont réunis à Brazzaville, depuis le 25 mai, pour échanger sur l’épineuse question de la protection des obtentions végétales. L’initiative soutenue par l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) permettra au pays d’améliorer sa production agricole et de promouvoir la recherche agronomique.
La plupart des producteurs congolais n’utilise pas de semences certifiées, dont la production reste incertaine. Or, le développement agricole dépend en grande partie de l’accès aux semences de qualité ou de nouvelles variétés, souligne Emery Fabrice Senga, le directeur du Centre national de lutte contre les maladies des cultures.
La rencontre des acteurs du secteur agricole avec les experts de l’OAPI (visioconférence), selon Emery Fabrice Senga, va inciter les chercheurs locaux à mettre en place de nouvelles variétés qui sont potentiellement productives, afin de les rendre accessibles pour le monde rural. C’est aussi l’avis de Vincent Ferrier Mayoke, chef de service juridique à la Structure nationale de liaison OAPI, qui insiste sur la promotion des actifs des activités agricoles.
Au Congo, l’Institut national de la recherche agronomique(INRA) est l’organisme habilité à la création variétale. Une nouvelle variété créée par cette structure étatique est automatiquement mise à la disposition des paysans. Le directeur général de l’INRA, Dr Armand Claude M’Vila, a insisté sur l’accompagnement des partenaires de l’OAPI en vue de booster la recherche agronomique et le développement du monde rural.
Le pays peut compter pour cela sur l’appui de l’OAPI, à travers le Projet de renforcement et de promotion du système de protection des obtentions végétales (PPOV), lancé depuis 2019, avec le soutien de l’Union européenne et d’autres partenaires. Selon Magui Noko de l’OAPI, le séminaire sur la protection des obtentions végétales, s'inscrivant dans le cadre du PPOV, vise à sensibiliser les parties prenantes aux mécanismes de protection et de valorisation des variétés végétales, ainsi qu’à permettre la création d’une synergie entre les différents acteurs du secteur privé et public du Congo.
Seule la culture des variétés végétales, par exemple, des maïs, d’arachides, du manioc, des haricots, du safou, de la banane, des ignames…, peut faciliter l’autosuffisance alimentaire dans le pays. « L’enjeu de cette rencontre est véritablement de stimuler la productivité agricole, d’assurer la sécurité alimentaire et de promouvoir le développement durable. Ce sont des aspects très importants pour nos États qui fondent leur croissance sur l’agriculture. Nous souhaitons que dans les 17 pays membres de l’OAPI puissent développer des variétés végétales qui permettront l’agriculture industrielle », a affirmé Magui Noko, représentante du directeur général de l’OAPI.
Il faut noter que le travail de l'OAPI dans ce domaine est d’aider les chercheurs à protéger leur création, en délivrant le Certificat d'obtention végétale(COV), un titre de protection qui concerne toute variété nouvelle, créée, d'un genre ou d'une espèce de plante. Le COV est délivré en République du Congo par l’OAPI par le biais de l’antenne nationale de liaison.
Durant quatre jours, les participants au séminaire vont échanger, outre les points évoqués, sur le travail des centres de recherche en matière de production variétale ; les principes directeurs des examens techniques DHS » ; la mise en place d’une collection de référence : modalités et défis de l’élaboration d’un catalogue national ; le mécanisme de valorisation des résultats de la recherche ainsi que la collaboration entre producteurs et exploitants de semences pour la commercialisation efficiente des variétés végétales.