Portrait : Andrea Mestre, séropositive, libre et épanouie

Vendredi, Mai 28, 2021 - 13:30

Dans les années 80’ apparaissait dans le monde une maladie qui réveilla très rapidement les angoisses de l’humanité : Le VIH-sida.  Apparu aux Etats-Unis après l’observation de cas suspects dans la communauté homosexuelle, c’est par un article publié le 3/7/1981 dans le très célèbre New-York Times que le monde prit connaissance de ce mal naissant.

Au fil des mois et des années, cette maladie a révélé un caractère endémique : des cas de plus en plus nombreux sont retrouvés sur les cinq continents. Les scientifiques qui étudient ce nouveau mal ont souligné sa gravité de par le fait qu’elle détruit l’immunité des personnes qui en sont malades, les affaiblissant et les exposant toujours un peu plus à la mort, par l’incapacité de l’organisme à se défendre efficacement. Sa gravité est restée surtout dans le fait que la science peine, jusqu’aujourd’hui, à lui trouver un traitement curatif. La maladie est donc classée parmi les maladies incurables et ses morts se comptent par millions à l’échelle planétaire, année après année.

Andréa a 22 ans quand elle découvre son statut sérologique, encouragée à faire le test par un ami proche à qui elle confie sa grande fatigue qui dure depuis un moment déjà. Au moment du diagnostic, elle ne découvre pas seulement son statut de séropositivité – qui correspond au fait de porter le virus mais sans faire la maladie encore, donc sans en présenter le moindre signe mais, en transmettant déjà le virus. Andréa, elle, était au stade 3, stade qui correspond au stade de sida-maladie. Effondrée par cette annonce, surtout accablée par la culpabilité, Andréa n'a pas pu garder ce fardeau longtemps qu’elle considère comme un lourd secret. Elle a  fini par se confier à sa famille puis à ses amies.

Son père lui a dit : « Ta vie est foutue, Andréa. Tu ne te marieras pas, tu n’auras pas d’enfants, ne trouveras pas de travail. Ta vie est foutue.» Entendre ce genre de paroles venant de son père est destructeur, pour une jeune femme qui a tout à construire. Subissant les ragots et trahisons de ses amies, une rupture amoureuse douloureuse et recevant en plein cœur des phrases plus meurtrières les unes que les autres, Andréa a eu le choix soit d’accepter de se laisser mourir par cette maladie par le jugement et la condamnation des autres, soit de croire en la vie, en un avenir rayonnant, possible malgré tout. Elle a décidé de se raccrocher à sa foi, a approfondi sa spiritualité et a placé toute sa confiance en Dieu.

Le miracle a fini par se produire. Non pas qu’Andréa a été physiquement guérie, mais elle a trouvé la paix intérieure. Par le fait de Dieu, elle a guéri de ses blessures émotionnelles et des blessures qui lui ont été imposées par les autres. Cette force intérieure lui a permis d’initier un traitement antirétroviral – la trithérapie antirétrovirale - et de s’accrocher à ce dernier là où nombreux décrochent.  Un deuxième miracle s'est produit : le miracle de l’amour. Andréa rencontre un homme qui est éperdument amoureux d’elle. Seulement voilà, la question se pose. Acceptera-t-il son statut sérologique d’autant plus qu’il y a un risque de contamination par voie sexuelle non-négligeable. L’incroyable se produit alors, car non seulement il ne la fuit pas à cause de sa maladie, rappelons-nous « la maladie du siècle », mais il va quitter la copine qu’il a au moment de sa rencontre avec Andréa, pour non pas se mettre en couple avec notre héroïne, mais pour l’épouser. Vous avez bien lu.

Le mariage s'est fait alors, en chacune de ses étapes bien respectées : du mariage coutumier au mariage religieux, en passant par l’état civil. De cette union vont naître trois beaux enfants, tous séronégatifs, tout comme l’est Nicolas, son époux. L’histoire incroyable d’Andréa est pourtant vraie et s’explique : En observant son traitement antirétroviral avec le plus grand des sérieux, la charge virale d’Andréa ou comme on pourrait dire vulgairement « le taux de virus » dans son sang a tellement baissé qu’il est devenu indétectable dans son organisme. Par la foi, sa force mentale et une observation thérapeutique stricte ; Andréa est aussi vivante que n’importe qui dans le monde, sinon beaucoup plus, a pu accéder à une vie abondante et rayonnante. Bloggeuse, elle a décidé de diffuser son témoignage à visage découvert afin de bouger les lignes sur cette maladie et surtout sur sa perception morbide. Elle a laissé entendre sa voix pour le compte du Sidaction, une association française de lutte contre le sida, ayant un rayonnement international.

Elle est engagée sur la toile par le biais de son site web : www.andreamestre4.wixsite.com mais aussi sur les réseaux sociaux, Facebook, Instagram, Twitter et Linkedin où elle réunit une communauté de plus en plus importante. Elle nourrit également une passion pour la cuisine, et exploite au mieux la fibre créative qui l’anime au travers de www.joliespetiteschoses.com, site sur lequel elle partage ses recettes, ses créations et son lifestyle. Elle est de façon indéniable un leader d’opinions en processus qui n’a pas cessé de faire parler d’elle. Par son histoire, elle a pris conscience de la force divine qui est capable de déjouer toutes sortes de pronostics, mais aussi de l’importance de l’estime de soi et de la confiance en soi, indispensables pour ne pas laisser les autres définir notre identité, notre vie et notre devenir. Je vous recommande vivement de la suivre, votre regard sur la vie en sera certainement transformé.

Princilia Pérès
Légendes et crédits photo : 
Photo 1 et 2 : Andrea Mestre
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