Au cours d’un échange avec le ministre de la Jeunesse et des Sports, de l’Education civique, de la Formation qualifiante et de l’Emploi, Hugues Ngouélondélé, les syndicats de l’Agence congolaise pour l’emploi (Acpe) ont exprimé leur inquiétude quant à l’avenir de leur structure.
« L’Agence congolaise pour l’emploi est à terre » ont-ils indiqué au ministre de tutelle, avant de lui remettre un document qui fait office de cahier des charges. Ils réclament le paiement de trois mois d’arriérés de salaires (septembre, octobre, novembre 2019), la tenue de la commission administrative et paritaire des avancements et règlement de la situation des cotisations à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).
Le fonctionnement de l’Acpe a pris un coup. Depuis décembre 2019, ont souligné les partenaires sociaux, les cadres nommés à des postes stratégiques n’ont pas pris service jusqu’aujourd’hui, freinant ainsi le bon fonctionnement des agences départementales.« Le travail d’un service public de l’emploi ne s’effectue pas au niveau de la direction générale mais c’est au niveau des agences. Quand les agences ne fonctionnent pas comment allons-nous exister? Les agences sont quasiment fermées », a expliqué Douniama Kamongo, secrétaire général de la section de la Confédération syndicale des travailleurs du Congo à l'Acpe.
La démarche de l’actuel ministre qui consiste à instaurer le dialogue social a été saluée. L’absence du dialogue social en vue de trouver les solutions aux maux qui minent la structure a poussé les syndicats à se poser les questions sur l’existence ou la place de l'Acpe. « Nous sommes dans le social, nous ne vendons rien. Ce que nous vendons ce sont les statistiques entre l’offre et la demande. Car le service clé dans un service public d’emploi, c’est celui des statistiques...C’est ce que l’on ne peut pas avoir aujourd’hui. Demander l’Acpe de nous produire les statistiques par département, elle sera incapable de les produire », ont dénoncé les syndicalistes.
La politique de la directrice générale a été mise en cause notamment sur les questions de rémunération. Les syndicalistes estiment qu’il y a deux courants de traitement de salaire notamment un qui obéit à la grille de la fonction publique et un autre qu’ils n’arrivent toujours pas à expliquer. « Nous vivons purement de l’amateurisme administratif », ont-ils souligné. Les conditions dans lesquelles travaillent les agents laissent à désirer.
Selon eux, au lieu d’améliorer les conditions de travail sur le site de l’ex-Onemo comme l’a fait le Fonds national d’appui à l’employabilité et d’apprentissage (Fonea), elle a décidé de louer dix chambres dans un hôtel de la place. « Malheureusement tout le monde n’a pas sa place parce que nous travaillons debout », ont déclaré les partenaires sociaux, précisant que sur cent quatre- vingts travailleurs à Brazzaville, cent ne travaillent plus depuis dix-huit mois.
« Nous aurons une rencontre avec la directrice générale et vous…. Pour nous il est question de parler du travail mais on ne peut pas travailler dans le bruit et le désordre. Nous allons accorder nos violons pour que les gens se mettent réellement au travail parce qu’à l’Acpe il y a trop du bruit. Je vais toucher du doigt moi-même pour mettre fin à la complaisance. Je n’ai pas d’état d’âme. Ceux qui vont se mettre au travail avec nous seront nos amis. Les autres qui ne veulent pas travailler sont mis au bord de la route », a déclaré Hugues Ngouélondélé.