Le monde célèbre la Journée internationale des enfants victimes d'agressions ce 4 juin. L'occasion est donnée à chacun de poser un regard sincère sur des faits qui demeurent, dans la plupart des cas, de l'ordre du tabou communautaire ou des faits de guerre, afin d'interpeller la conscience humaine, qui est parfois silencieusement tapie en chacun des acteurs de l'humanité.
Chaque jour, des milliers d'enfants subissent des abus dévastateurs pour leur croissance sur tous les plans : violences sexuelles, abus psychologiques, travaux forcés, esclavage, harcèlement scolaire.
On pense notamment aux enfants soldats en République démocratique du Congo (RDC) longtemps instrumentalisés par les groupes rebelles impliqués dans la guerre civile qui a débuté en 1996 et s'est officiellement terminée en 2002. Toutefois, certains foyers de guerre subsistent toujours sur le territoire congolais et l'exploitation perverse des enfants, couplée au viol des femmes, continuent d'être perpétrés et constituent des fléaux ténébreux que la RDC continue de combattre tant bien que mal.
C'est pour dénoncer ces violences faites aux enfants que Kim Nguyen, réalisateur québécois, a proposé en avril 2012 la troublante fiction au titre évocateur de « Rebelle », pour traiter la triste réalité des enfants soldats en RDC.
« Rebelle » rayonne à de nombreux festivals de cinéma à travers le monde, en plus d’avoir été sélectionné à la cérémonie des Oscars en 2013 dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère. Il a remporté plus de vingt trophées et distinctions, notamment au Canada, qui signe sa réalisation.
Rachel Mwanza y interprète avec une troublante justesse le rôle de « Komona », une jeune fille de douze ans enlevée par des rebelles pour devenir enfant soldat et devant, pour son initiation, tuer ses parents à bout portant avec une arme avec laquelle elle est appelée à faire un. L'ironie de l'histoire, c'est que Rachel est, par ce rôle, tirée de la rue dans laquelle elle avait été délaissée pour accéder à une vie en dignité et en sécurité.
Il ne faut parfois pas aller loin pour réaliser à quel point l'Homme a des comportements bestiaux, surtout vis-à-vis des êtres les plus faibles, sans défense et envers qui il a des devoirs moraux et des devoirs de protection. Que de faits divers éclatent tous les jours sur l'abus des enfants, peut-on lire, voir et découvrir chaque jour, au travers des médias.
Il serait grand temps que l'Homme retrouve de l'humain et du sacré en lui afin que les générations à venir soient des générations ayant un bon équilibre psychologique, une conscience identitaire non biaisée par ces traumatismes et connaissent un épanouissement tel que le monde de demain devienne enfin le paradis auquel la partie inconsciente de chaque être humain aspire tant.