Les confessions religieuses ne trouvent toujours pas un concensus afin de désigner le président de la centrale électorale.
Alors que six confessions religieuses ont fait bloc dans le choix de Denis Kadima au poste de président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) et continuent de camper dans leur position, les Eglises catholique et protestante ne froncent pas, elles aussi, les yeux. Les soixante-douze heures supplémentaires leur accordées par l’Assemblée nationale pour trouver un consensus n’auraient donc servi à rien parce qu’il n’y a toujours pas d’évolution.
Le groupe de Dodo Kamba, composé de ces six confessions religieuses, estime avoir la majorité et attend de l’Eglise catholique, ainsi que de l’Eglise protestante au Congo (ECC) la reconnaissance de cette majorité numérique. « C'est question de reconnaître le travail de la majorité », insiste le chef de file des six confessions religieuses, le prophète Dodo Kamba.
Pendant qu’une réunion avait été prévue le 2 octobre pour parachever le travail commencé, les représentants de l’ECC et de l’Eglise catholique, Mgr Marcel Utembi et son adjoint, le Révérend André Bokondua, n’étaient même pas présents dans la salle. Des sources indiquent que les six confessions religieuses s’en sont encore, pour une fois, remises à l’arbitrage de l’Assemblée nationale, pour les départager.
Des inquiétudes de la FBCP
La Fondation Bill Clinton pour la paix (FBCP), de son côté, s’est dite préoccupée par la situation de la Céni. Cette ONG de défense des droits de l’homme exhorte les confessions religieuses à se dépasser et à mettre à profit la dernière dérogation leur accordée par le président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso, afin de choisir le remplaçant de Corneille Nangaa, à la tête de la centrale électorale. « Pour nous conduire aux élections générales en 2023 dans la transparence et la crédibilité, ce n’est pas nécessairement avoir à la tête de la Céni un président de la Conférence épiscopale du Congo ou des Eglises de réveil du Congo (ERC), parce que l’abbé Apollinaire Malu-Malu était un membre de l’église Catholique, le pasteur Ngoy Mulunda et Corneille Nangaa étaient des ERC Et, les résultats des élections chaotiques sont connus de tous. Raison pour laquelle, nous pensons que la meilleure façon d’avoir une élection libre, crédible, transparente et apaisée est la participation de tout le monde, surtout de la société civile », écrit le président de la FBCP, Emmanuel Adu Cole, dans un appel du 4 octobre lancé aux hommes d’église de la République démocratique du Congo (RDC).
La FBCP demande donc aux confessions religieuses « d’exercer leur rôle de l’Eglise au milieu du village pour garantir à la RDC, à travers leur choix, la sauvegarde de la paix, de l’unité et de la concorde nationale ». cette ONG en appelle au président de la République et garant de la nation, Félix-Antoine Tshisekedi-Tshislombo, de peser de tout son poids pour que les confessions religieuses présentent leur candidat président de la Céni, afin d' éviter le conflit qui pointe à l’horizon.