Il faisait figure de favori. Ce mercredi Mohamed Mbougar Sarr a remporté le prix Goncourt, avec "La plus secrète mémoire des hommes".
A 31 ans, le jeune lauréat devient le premier écrivain d'Afrique subsaharienne à être distingué par le plus prestigieux des prix littéraires français. "Je ressens beaucoup de joie. Tout simplement", a-t-il déclaré à l’annonce de ce prix se disant "très reconnaissant" et "heureux".
Le président de l'Académie Goncourt, Didier Decoin, qui n'avait pas caché son admiration pour le roman de Mohamed Mbougar Sarr, a salué un très beau livre et un hymne à la littérature. Un roman quis’inspire de l’histoire de l’écrivain malien Yambo Ouologuem, premier auteur africain de langue française à recevoir, en 1968, le Prix Renaudot pour « Le Devoir de violence ».
Né en 1990 à Dakar, Mohamed Mbougar Sarr a fait ses classes préparatoires littéraires en France dans un lycée de Compiègne près de Paris puis a intégré la prestigieuse Ecole des hautes études en sciences sociales. Ses recherches ont porté sur la grande voix de la littérature africaine et chantre de la "négritude", Léopold Sedar Senghor. Il vit aujourd'hui à Beauvais, au nord de la capitale française.
En septembre dernier il déclarait à l’AFP : "J'ai eu beaucoup de chance, d'avoir été soutenu : ce n'est pas le cas de tous les écrivains africains. Ni de tous les écrivains tout court ! Je suis bien conscient qu'être un écrivain africain publié en France peut être compliqué, comme pour tous ceux qui viennent d'une marge. Mais c'est en train de changer. Que la littérature africaine reste largement à connaître, c'est aussi une chance pour elle".
Edité par les Editions Philippe Rey, l’auteur qui a publié quatre livres est entré en littérature à 24 ans, avec "Terre ceinte", publié par Présence africaine.
Le prix Goncourt, décerné par un jury de sept hommes et trois femmes, rapporte un chèque de 10 euros, mais il garantit des ventes en centaines de milliers d'exemplaires.