Après la publication de « Philo, femme d’affaires », « Un extraterrestre dans les réseaux sociaux » et « Le cri d’un innocent », l’écrivain congolais vient de signer « Amour ou malédiction », un roman dont il nous parle à travers cet entretien.
Les Dépêches du Bassin du Congo (L.D.B.C.) : « Amour ou malédiction », quel sens donnez-vous à ce titre de votre quatrième ouvrage ?
Doris Djamba (D.D.) : Il y a deux sens que les lecteurs doivent savoir. Le premier c'est le sens du vrai amour, celui que les filles du professeur Kiala (personnage fictif) ont rencontré. Elles ont trouvé des personnes idéales et tenaient à les épouser, mais font face à l’opposition de leur père à leurs unions. Le second c’est celui de la malédiction, notamment de l’inceste, qui est formellement interdit dans la bible (Lévitique 18, 6-7 ; 20, 17 Deutéronome 27, 22-23), mais dont les actes sont courants dans le récit tout comme dans la vie réelle.
L.D.B.C. : Alors que raconte ce roman ?
D.D. : À 25 ans, Kiala était un brillant professeur qui exerçait dans différentes universités de la ville et à l’étranger. Père de famille aimé de ses trois filles, de sa femme et de tous. Il était admiré dans tout le quartier pour sa générosité. Mais derrière cette bonté, se cachait une facette sombre issue d’un pacte avec le diable, source de sa fortune et de sa réussite. En voulant maintenir son rang social et sauvegarder sa réussite, Kiala s’était trouvé contraint de faire cet horrible choix. Ce fameux professeur se soumettait aux consignes de son maître occulte qui le poussait à avoir des relations contre-nature avec ses propres filles. C’était une relation amoureuse incestueuse dont les pauvres filles, sous l’emprise de leur père, étaient victimes, en subissant par la suite des avortements indésirables.
L.D.B.C. : Entre l’imagination et la réalité, quelle est la source d’inspiration de votre livre ?
D.D. : L’histoire de cet ouvrage m’est venue lors d’un entretien avec quelqu’un à un lieu de deuil. Ce monsieur partageait avec nous une histoire qui est proche de celle d’amour ou malédiction, alors j’étais très touché, mon cœur avait saigné en l’écoutant, j’avais senti quelque chose au-dedans de moi, la rage contre le personnage de cette histoire ; j’avais ressenti comme si cette histoire était dans ma famille, c’est comme si ces choses horribles étaient pratiquées sur quelqu’un que j’aimais tant. Cette nuit-là, je n’avais pas bien dormi, et le matin, je m’étais dit que pour me sentir soulagé, je devrais écrire quelque chose mais pas la même histoire de ce monsieur, mais plutôt une histoire un peu similaire. Avant de maintenir ce titre « Amour ou malédiction », j’avais commencé avec le titre « Le faux témoignage », parce que j’avais la rage en moi, mais après avoir écrit cette histoire, j’ai dû changer le titre, pour le rendre plus intentionné.
L.D.B.C. : En parcourant vos ouvrages on constate que vous affectionnez plus la prose par rapport à la poésie, pourquoi cette préférence ?
D.D. : C’est vraiment naturellement inné, pendant mes apprentissages et mes exercices continuels, je me suis très vite adapté avec la prose plutôt que la poésie, puisque je ne maîtrise pas la poésie proprement dite. Je m’étais dit : que mes écrits soient attachés, pour que toute personne qui lira même de façon lapidaire un de mes ouvrages soit touchée et captée pour qu’elle ait le goût de me relire la prochaine fois. Grâce à la prose, mes écrits sont mélancoliques et instructifs, tous mes lecteurs adorent ce style.