Bruits de bottes à Rutshuru : la société civile craint des infiltrations

Lundi, Novembre 8, 2021 - 16:59

La vigilance des services de sécurité est demandée pour empêcher que des inconnus profitent de la situation en vue de faire intrusion dans des agglomérations pour se retourner contre les civils par la suite.

Des bruits de bottes ont encore été entendus, la nuit du 7 au 8 novembre, dans le village Chanzu, au sud-est du chef-lieu du territoire de Rutshuru, province du Nord-Kivu. Pour des sources concordantes, des assaillants seraient issus des rangs des rebelles du M23 en reconstitution et dont le chef, Bertrand Bisimwa, aurait été aperçu dans cette contrée. Et ces sources redoutent la menace qui pèse sur Goma.

Selon ces informations, c’est vers 23 heures que les assaillants lourdement armés, visiblement venus du parc national de Virunga, ont attaqué simultanément les villages de Chanzu et Runyonyi. « Des tirs nourris à l’arme lourde et légère ont été étendus toute la nuit jusqu’au petit matin, ce lundi, causant ainsi une grosse panique au sein de la population », ont noté ces sources.

Un contrôle du mouvement de la population

La société civile du Nord-Kivu fait part des mouvements de la population dans des villages du groupement Jomba, en territoire de Rutshuru (Nord-Kivu), à la suite de ces affrontements qui opposent les militaires congolais à des hommes armés. Celle-ci redoute que des inconnus profitent de la situation pour faire intrusion dans des agglomérations afin de se retourner contre les civils par la suite.

Regrettant déjà l’occupation des villages de Chanzu, Runyonyi, Kinyangurube et Ndiza par les assaillants, la société civile prévient les services de sécurité ainsi que la population au sujet de ce danger qui guette principalement le territoire de Rutshuru et la ville de Goma. « L’urgence est que l’armée et les services de sécurité concentrent leurs actions dans la zone. Que la direction générale des migrations joue son rôle de contrôleur et protecteur de la population aux frontières avec Bunagana et le Rwanda. Que la population surveille les mouvements suspects. Qu’elle soit vigilante aux potentiels infiltrés, qu'elle livre les informations aux autorités », recommandent ces organisations dans un communiqué du 8 novembre relayé par radiokapi.net. Selon des sources, pour fuir les combats, des civils ont pris la direction de Bunagana, Rutshuru centre et même de l’Ouganda.

Précisons que le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, a évoqué cette attaque depuis la ville de Bruxelles, en Belgique, où il séjourne. Il a, par ailleurs, rassuré sur la réponse musclée des forces loyalistes qui s’organise pour décourager les mauvaises intentions de ces assaillants. « Le ministre de la Défense est dans la zone. Le chef d’état-major de l’Armée est également dans la zone », a-t-il indiqué.

Lucien Dianzenza
Légendes et crédits photo : 
La population fuyant les combats
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