Médecin radiologue, Freznel Ngoma Mabonzo a exhorté, le 10 novembre à Brazzaville, les autorités sanitaires à mettre en place une formation qualifiante supérieure en radiologie en vue de renforcer le personnel médical dans les hôpitaux publics et privés. Interview.
Les Dépêches du Bassin du Congo (L.D.B.C) : Quel est le rôle de la radiologie en médecine moderne et depuis combien de temps exercez-vous ce métier ?
Freznel Ngoma Mabonzo (F.N.M) : La radiologie est la branche de la médecine qui utilise diverses techniques physiques (rayons, ondes ultrasonores et champ magnétique) pour produire une image d’intérêt médical. Cette image regorge des informations qui permettent, après interprétation, de réaliser plusieurs choses. Il s’agira, entre autres, de la réalisation d’un diagnostic, l’établissement ou la planification d’une stratégie thérapeutique... Ce métier, je l’exerce depuis 2015 au sein du Centre hospitalier et universitaire de Brazzaville.
L.D.B.C : Quelles sont les difficultés que vous rencontrez en radiologie ?
F.N.M : Elles sont nombreuses. La première porte sur l’insuffisance du nombre de médecins radiologues. La deuxième que je peux mentionner concerne la vétusté du matériel de travail. A cela pourraient s’ajouter la rupture fréquente des consommables, la défectuosité de l’alimentation électrique, l’inexistence de séminaires de recyclage en radiologie...
L.D.B.C : Les nouvelles technologies de l’information et de la communication sont en vogue, ce qui constitue un progrès pour la génération actuelle. Mais pouvez-vous nous dire comment les médecins se débrouillaient avant la découverte de la radiologie ?
F.N.M : Avant 1895, date de la découverte des rayons X, le diagnostic se déduisait sur la base des consultations cliniques. Dans cette profession, les limites ne manquent pas. D’une part, l’irradiation réduit l’usage de la RX standard et du scanner aux enfants et à la femme enceinte. D’autre part, les patients porteurs de prothèses métalliques ferromagnétiques, les peace maker et claustrophobes ne peuvent bénéficier de l’IRM.
L.D.B.C : Le 10 novembre rappelle au monde l’importance de la radiologie dans la médecine. Quel est votre message à l’endroit de vos confrères ?
F.N.M : Je profiterai de ce moment pour les exhorter à envisager la création d’une société savante de radiologie au Congo. Ce serait un espace professionnel permettant aux experts de ce domaine d’échanger dans le but d’améliorer les bonnes pratiques. Je souhaite que les autorités envisagent de mettre en place, au sein du ministère de la Santé, une cellule de radioprotection. Elle permettra de veiller à l’application des normes de radioprotection dans les hôpitaux et cliniques de la place. Il serait aussi intéressant qu’elles financent la formation médicale initiale et continue des radiologues. La radiologie est un métier noble. C’est un maillon essentiel et presque incontournable pour la prise en charge des patients. Pendant cette crise sanitaire, les images en verre dépoli favorisent une meilleure assistance aux malades.