Le 10 décembre, à l’Institut français du Congo (IFC), plus d’une cinquante de femmes ayant participé à l’atelier de formation Zaba, piloté par l’association Tosala, ont exposé une panoplie d’articles agro-alimentaires et de l’artisanat. Le rendez-vous a permis non seulement d’apprécier l’intelligence créative de ces femmes, mais également de les aider à décoller pour une indépendance financière.
Après deux semaines de formation en conception de bijoux, fabrication de jus naturels, aux bases du graphisme et à la peinture, à la technique d’entretien de véhicule, la guérison psychologique et enfin à la gestion économique, un échantillon de cent vingt femmes ont restitué les connaissances acquises lors de l’atelier Zaba, du Kikongo connaître, par une exposition-vente.
Au menu de celle-ci : des jus à base de mangue, de manioc, de corossol, d'ananas, de safou, de baobab, de tondolo ; des sandales, chaussures, boucles d’oreilles, colliers, bracelets et éventails à base de pagne ; des pots de fleurs recyclés, des tableaux de peinture et d’autres objets de décoration.
L’initiative lancée pour la toute première fois par l’association Tosala, une ONG de femmes artistes, vise à sortir les participantes des pièges de violences sexuelles et surtout économiques faites à leur égard. Pour maman Credo, artiste-musicienne, initiatrice des ateliers Zaba et coordonatrice adjointe de l’ONG Tosala, de nombreux cas de violences physiques, sexuelles et économiques des femmes sont parfois liés au fait qu’elles dépendent totalement de leurs partenaires. « Cette année, par le canal des ateliers Zaba, nous avons mis, beaucoup plus, l’accent sur les violences économiques afin de rendre cent vingt femmes autonomes financièrement. Il s’agit là de jeunes filles étudiantes n'ayant pas poursuivi leur cursus universitaire ainsi que des femmes démunies sans revenus visant leur insertion dans la société via le monde entrepreneurial », a-t-elle souligné.
De façon globale, cette formation s’est bien passée et pour les participantes, les ateliers Zaba resteront une aventure mémorable. « Avec ce que nous avons appris, nous pouvons être capables d’être indépendantes financièrement afin de subvenir à nos besoins quotidiens. Durant cette formation, nous avons appris la fabrication de plusieurs choses, à savoir des sandales, des ballerines en raphia, des boucles d’oreilles, des bracelets… La formation se passait tous les jours de 9h à 15h30. Je suis très joyeuse d’avoir participé à cette formation, grâce à elle j’ai appris beaucoup de choses qui feront de moi une fille indépendante. Merci pour cette ouverture », a fait savoir Gého Boubayi.
« Cette formation a vraiment été un moment de partage et une expérience unique. En termes de difficultés majeures, nous avons eu à rencontrer certaines contraintes liées premièrement aux coupures d’électricité. Côté formation, aucune grave difficulté n’a été notifiée », a témoigné pour sa part Digne Ngoma.
Dans un souci de capitaliser les acquis de ces ateliers, un système de suivi a été mis en place par Tosala. Pour les participantes à l’atelier « artisanat », précisément la fabrication des bijoux en perle et en pagne, ladite association a pensé leur offrir un siège ou elles se retrouveront pour un premier temps afin de continuer de travailler et de vendre physiquement, mais également en ligne, leurs articles.
En perspective à ce projet de formation, l’ONG Tosala entend répondre à la forte demande lui venant du côté de Pointe-Noire. A cet effet, en mars 2022, les membres de cette association se rendront dans la ville océane pour former d’autres femmes. Ce, avec l’appui des partenaires qui ne sont autres que l’IFC, l’ambassade de France, le ministère de la Femme, l’Union européenne, les femmes juriste du Congo.