« Un homme sans culture est un zèbre sans rayure », dit le proverbe africain. Pour ne pas faire des enfants du Congo de drôles de zèbres à l’âge adulte, Anel Koumba s’applique à peindre consciencieusement quelques rayures en milieu scolaire. Et ça s’appelle « La culture à l’école » !
Intégrer la culture en milieu scolaire dès le plus jeune âge et la perpétrer de l’école primaire au collège, du lycée jusqu’à l’université, telle est la philosophie du concept « La culture à l’école » initié par Anel Koumba à Pointe-Noire. « Promouvoir la culture à l’école favorise un sentiment d’appartenance et d’implication des élèves dans les écoles participant à ce programme. D’une certaine façon, on peut même dire qu’elle contribue à une forme d’épanouissement personnel et collectif qui contribue à la réussite des études. Notre structure aide les parents et les établissements scolaires à prendre conscience de cet enjeu d’importance », explique Anel Koumba.
De novembre à juillet, à raison de trois heures hebdomadaires, « La culture à l’école » marque sa présence dans certains établissements scolaires de la ville océane pour initier les enfants à la culture à travers d’ateliers de musique, de théâtre, de poésie, de conte, de peinture, d’arts plastiques sans oublier l’expression corporelle que sont la danse et la gymnastique. « Cela peut-être entendu comme une distraction, et c’en est une d’ailleurs, mais c’est surtout et naturellement beaucoup plus que cela. Notre rôle est d’éveiller la créativité et l’imaginaire de l’enfant. Le théâtre permet, par exemple, la mise en action de l’élève citoyen mis en scène au travers de sa voix, de ses gestes et de ses émotions pour exprimer les enjeux de société. La danse, quant à elle, met en jeu le corps et lui permet d’aborder l’espace, la gymnastique offre la capacité à oser prendre des risques et savoir les maîtriser et la poésie, comme le conte, ont des fonctions éducatives incontestables », ajoute Anel Koumba.
Entouré d’une équipe de sept personnes, toutes aussi passionnées les unes que les autres, Anel Koumba se veut prolixe sur le sujet : « L’objectif est de stimuler l’expression et l’imagination de l’enfant. Nous assurons en parallèle un suivi académique et luttons contre les éventuelles difficultés scolaires en essayant de donner aux enfants une assurance en leurs capacités personnelles. Nous détectons, par ailleurs, les élèves dont le rapport à la culture est inné pour les orienter dans le domaine artistique vers lequel ils aimeraient tendre ».
Pour s’approprier à travers l’art le monde d’aujourd’hui et demain, « La culture à l’école » fait ainsi le pari d’un meilleur avenir pour la jeunesse congolaise.