Le gouvernement congolais a initié, depuis quelques mois, quatre zones agricoles protégées en vue d’expérimenter l’élevage des chèvres et moutons, ainsi que la production du manioc, de l’arachide, du soja… Le succès de ce projet pilote devrait permettre le lancement, dès 2022, de cent nouvelles zones agricoles protégées sur l’ensemble du pays.
En initiant des zones pilotes dans les départements de la Bouenza, de la Lékoumou, des Plateaux et de la Cuvette, les autorités tentent de booster la production locale des denrées de base et en même temps de juguler le déficit commercial. Le volume d’importation des denrées alimentaires (viande, volaille et produits halieutiques) varie entre 500 et 700 milliards de francs CFA par an.
Les différents programmes de développement agricole financés par l’État congolais au cours de ces dernières années n’ont pas produit, malheureusement, les résultats escomptés. Dans son message sur l’état de la Nation devant le Parlement réuni en congrès, le 28 décembre, le chef de l’État, Denis Sassou N’Guesso, a appelé à une « véritable croisade » pour le développement de l’élevage bovin, porcin, caprin et de volaille.
« Afin de sauvegarder la viabilité sanitaire des cheptels, source de protéines sûres et indispensables pour la population, un programme essentiel d’immunisation vaccinale a été mis à exécution. Devant la nécessité de développer les compétences des jeunes dans le domaine de l’agriculture, une ferme-école a été installée sur le site de l’Incubateur agricole du Congo, à Gamboma, dans le département des Plateaux, grâce au soutien de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture », a indiqué le chef de l’État.
Le déploiement du système de vaccination des cheptels constitue, en effet, un gros défi pour des services vétérinaires et d’autres administrations en charge de l’élevage. Le ministère de tutelle devra lancer, sous peu, une campagne de vaccination contre la peste des petits ruminants dans les localités à vocation pastorale. La maladie de la peste des petits ruminants(PPR), touchant principalement les chèvres et les moutons, est considérée comme le principal frein au développement des cheptels en République du Congo.
Le département de l’Élevage a déjà réceptionné des kits de vaccination et conservation des vaccins composés des seringues, aiguilles, congélateur, réfrigérateur, glacières porte vaccin). Au total, trois doses de vaccin seront administrées à chaque cheptel. Cette vaccination, d’après les experts, est le meilleur remède contre la maladie de la PPR et l’insécurité alimentaire en République du Congo.
L’opération de vaccination des cheptels mobilisera les principaux acteurs du développement de l'élevage des petits ruminants, ainsi que les responsables de laboratoire et experts du secteur. Cette activité s’inscrit dans le cadre de la seconde phase du programme mondial d’éradication de la PPR, sous l’égide du cadre mondial pour le contrôle progressif des maladies animales transfrontalières, dont l’agenda 2030.
À cela il faut ajouter que des recommandations invitant à l’accélération de la vaccination ont été formulées en août dernier, lors de la réunion de consultation des pays de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale, organisée par le bureau sous-régional de la FAO, en collaboration avec le bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé animale et le bureau interafricain des ressources animales.