Le Bénin va renforcer son dispositif militaire pour tenter de mettre fin aux incursions de jihadistes venus du Niger et du Burkina Faso voisins, a annoncé mercredi le président Patrice Talon devant les députés, à Porto-Novo.
"Depuis deux ans au moins, nous avons déployé un important dispositif de prévention dans nos communes frontalières où la menace terroriste, en raison des développements observés dans des pays limitrophes, est forte", a déclaré le président, lors d'un message sur l'état de la nation devant l'Assemblée nationale. "Nous l’avons fait pour prévenir ou éviter au maximum des incursions chez nous, parce qu’il faut bien le dire, la situation dans la sous-région est préoccupante", a-t-il poursuivi. "Cependant, malgré nos précautions, nous avons été éprouvés à plusieurs reprises ces derniers temps", a ajouté le président Patrice Talon.
Le 2 décembre, deux militaires ont été tués par des jihadistes vers Porga, dans le département de l'Atacora, à la frontière avec le Burkina Faso. La veille, des jihadistes avaient attaqué des militaires dans le département voisin de l'Alibori.
"Le gouvernement prend déjà des mesures fortes et poursuivra les investissements nécessaires pour que notre dispositif soit renforcé en moyens tant humains, logistiques que technologiques, afin que ce genre d’incursion sur notre territoire ne puisse continuer", a-t-il assuré.
Selon un rapport du centre de réflexion néerlandais Clingendael, les groupes extrémistes ne sont pas présents de manière permanente dans le nord du Bénin mais certains traversent cependant régulièrement les trois régions de l'Alibori, du Borgou et de l'Atacora, frontalières avec le Niger, le Burkina Faso et le Nigeria. Trois pays qui sont depuis des années le théâtre de violences jihadistes et communautaires qui ont fait des milliers de morts et déplacés.
Les pays du golfe de Guinée, du Sénégal jusqu'au Bénin, en passant par le Togo et la Côte d'Ivoire, s'inquiètent d'un débordement de la violence sahélienne sur leurs territoires.