Mongala : OLPA désapprouve l’interruption brusque des émissions d’une radio à Lisala

Samedi, Janvier 8, 2022 - 12:45

Cette organisation, qui relève des agissements de nature à porter atteinte au droit d’informer et d’être informé garanti par la législation congolaise et les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l’homme, en appelle, à la réouverture immédiate et sans condition de ce média.

L’ONG de défense et de promotion de la liberté de presse, l’Observatoire de la liberté de la presse en Afrique (OLPA), s’est dite totalement surprise par l’interruption brusque des émissions de radio Mwana Mboka, station privée émettant à Lisala, chef-lieu de la province de Mongala. Tout en condamnant vigoureusement cette interruption brusque des émissions, qui serait, selon cette organisation, en violation de la loi du 10 janvier 2011 portant attribution, composition et fonctionnement du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), l’OLPA note que ces agissements sont de nature à porter atteinte au droit d’informer et d’être informé garanti par la législation congolaise et les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l’homme. L’ONG en appelle, par conséquent, à la réouverture immédiate et sans condition de ce média.

Selon OLPA, en effet, la radio Mwana Mboka a été scellée, le 5 janvier 2022, par le commissaire provincial intérimaire de la Police nationale congolaise de Mongala, le colonel Antoine Masirika, après un ordre verbal du gouverneur de cette province, Serge Mungulu. « L’officier supérieur de police s’est rendu immédiatement au siège de la radio où il a ordonné les journalistes trouvés sur place d’interrompre la diffusion de l’émission ‘’Question d’actualité’’, sur l’apport  de la population de Lisala dans la construction des canalisations d’eau », a expliqué cette ONG. Et de souligner que les journalistes ont été séquestrés pendant plusieurs minutes au siège de la radio, accusés de diffuser régulièrement des émissions à caractère politique en violation d’une décision d’interdiction du ministre provincial de l’intérieur. « Ils ont été relaxés après l’intervention du ministre provincial des Finances assumant l’intérim du ministre provincial des médias, Emmanuel Ebengi », a souligné OLPA dans son communiqué du 6 janvier 2022.

Les bavures de la police de Ngandajika portées devant le général Amuli

Dans une précédente correspondance adressée, le 30 décembre 2021, au commissaire général de la Police nationale congolaise (PNC), le général Amuli, l’OLPA a dénoncé les bavures policières à Ngandajika, dans la province de Lomami

Dans cette correspondance dans laquelle le Comité exécutif de l’OLPA a condamné la bavure policière à l’endroit de Matthieu Ntita, journaliste à la radiotélévision la Voix populaire (RTVP), station communautaire émettant à Ngandajika, ce dernier en a appelé à « l’implication du numéro un de la police nationale pour que les agissements du colonel Faustin Bobez ne demeurent impunis et que le blason terni de la police républicaine dans cette partie du pays, soit redoré ».

L’OLPA fait, en effet, savoir que Matthieu Ntita a été soumis à une bastonnade par le responsable local de la police à Ngandajika, le colonel Faustin Bobez. C’était, selon cette ONG, au moment où le journaliste effectuait un reportage sur un rassemblement organisé par une association des motocyclistes devant le siège de la Société nationale d’assurance, le 17 décembre 2021, pour exiger la suspension de l’opération de recouvrement forcé de l’assurance automobile par cette société dans le territoire de Ngandajika. « L’officier supérieur de la police a administré plusieurs coups de poing au journaliste qui s’en est sorti avec plusieurs lésions corporelles au cou et à la mâchoire. Il a été acheminé aux urgences à l’hôpital général de référence de Ngandajika où il est interné jusqu’à ce jour », avait écrit l’OLPA dans cette correspondance signée, au nom du Comité exécutif de cette ONG, par la secrétaire exécutive par intérim, Chancelle Nsingi, et la chargée d’administration, Nancy Zombo. Et de rappeler que l’État de droit prôné par le chef de l’état signifiait un pays où l’intégrité physique des personnes est garantie. S’en prendre de manière aussi brutale à un journaliste en plein exercice de son  travail, a souligné cette ONG, dénote un abus de pouvoir susceptible d’exposer son auteur à une double action disciplinaire et pénale.

Notant que l’acte posé par cet officier supérieur de la police était manifestement une atteinte grave à la liberté de presse garantie par la législation nationale et les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l’homme, l’OLPA, par voie de conséquence, exhorté le Commissaire général de la PNC, à bien vouloir instruire ses services pour que ces agissements du colonel Bobez ne demeurent impunis et le blason terni de la police républicaine soit redoré.

Lucien Dianzenza
Légendes et crédits photo : 
Photos: le logo d'OLPA et une banderole de l'organisation
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