Mongala : l’interruption brusque des émissions d’une radio à Lisala désapprouvée

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Samedi, Janvier 8, 2022 - 13:53

L’Observatoire de la liberté de la presse en Afrique (Olpa) s’est dit totalement surpris par l’interruption brusque des émissions de radio Mwana Mboka, station privée émettant à Lisala, chef-lieu de la province de Mongala.

L’interruption brusque des émissions de la radio Mwana Mboka a été vigoureusement condamnée par Olpa qui estime qu'elle est en violation de la loi du 10 janvier 2011 portant attributions, composition et fonctionnement du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC). Pour cette organisation,  ces agissements sont de nature à porter atteinte au droit d’informer et d’être informé garanti par la législation congolaise et les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l’homme. Elle en appelle, par conséquent, à la réouverture immédiate et sans condition de ce média.

Selon Olpa, en effet, la radio Mwana Mboka a été fermée, le 5 janvier 2022, par le commissaire provincial intérimaire de la police nationale congolaise de Mongala, le colonel Antoine Masirika, après un ordre verbal du gouverneur de cette province, Serge Mungulu. « L’officier supérieur de police s’est rendu immédiatement au siège de la radio où il a ordonné aux journalistes trouvés sur place d’interrompre la diffusion de l’émission Question d’actualité, sur l’apport  de la population de Lisala dans la construction des canalisations d’eau », a expliqué Olpa. Il souligne que les journalistes ont été séquestrés pendant plusieurs minutes au siège de la radio, accusés de diffuser régulièrement des émissions à caractère politique en violation d’une décision d’interdiction du ministre provincial de l’Intérieur. « Ils ont été relaxés après l’intervention du ministre provincial des Finances assumant l’intérim du ministre provincial des Médias, Emmanuel Ebengi », a souligné l'organisation dans son communiqué du 6 janvier 2022.

Des bavures de la police de Ngandajika portées devant le général Amuli

Dans une précédente correspondance adressée le 30 décembre 2021 au commissaire général de la police nationale congolaise, le général Amuli, l’Olpa a dénoncé des bavures policières à Ngandajika, dans la province de Lomami. Il a particulièrement condamné la bavure policière à l’endroit de Matthieu Ntita, journaliste à la Radiotélévision la voix populaire, station communautaire émettant à Ngandajika, et a appelé à « l’implication du numéro un de la police nationale pour que les agissements du colonel Faustin Bobez ne demeurent impunis et que le blason terni de la police républicaine dans cette partie du pays soit redoré ».

L’Olpa fait savoir que Matthieu Ntita a été soumis à une bastonnade par le responsable local de la police à Ngandajika, le colonel Faustin Bobez. C’était, selon cette organisation, au moment où le journaliste effectuait un reportage sur un rassemblement organisé par une association des motocyclistes devant le siège de la Société nationale d’assurance, le 17 décembre 2021, pour exiger la suspension de l’opération de recouvrement forcé de l’assurance automobile. « L’officier supérieur de la police a administré plusieurs coups de poing au journaliste qui s’en est sorti avec plusieurs lésions corporelles au cou et à la mâchoire. Il a été acheminé aux urgences à l’hôpital général de référence de Ngandajika où il est interné jusqu’à ce jour », avait écrit l’Olpa dans sa correspondance signée, au nom du Comité exécutif, par la secrétaire exécutive par intérim, Chancelle Nsingi, et la chargée de l'administration, Nancy Zombo. Cette organisation rappelait que l’État de droit prôné par le chef de l’Etat signifie un pays où l’intégrité physique des personnes est garantie. S’en prendre de manière aussi brutale à un journaliste en plein exercice de son  travail, a-t-elle souligné, dénote un abus de pouvoir susceptible d’exposer son auteur à une double action disciplinaire et pénale.

Notant que l’acte posé par cet officier supérieur de la police était manifestement une atteinte grave à la liberté de presse garantie par la législation nationale et les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l’homme, l’Olpa, par voie de conséquence, a exhorté le commissaire général de la police nationale congolaise à bien vouloir instruire ses services pour que ces agissements du colonel Bobez ne demeurent pas impunis et que le blason terni de la police républicaine soit redoré.

Lucien Dianzenza
Légendes et crédits photo : 
1- Le logo d'Olpa 2- Une banderole de l'organisation
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