La cour militaire de Kinshasa-Matete a condamné à perpétuité, le 10 janvier, la commissaire supérieure adjointe Carine Lokeso, reconnue coupable de violation des consignes et de meurtre de Rossy Mukendi, et décidé de sa radiation définitive des rangs de la police nationale congolaise. Un des policiers commis à sa garde a écopé de dix ans de prison ferme.
La commissaire supérieure adjointe Carine Lokeso est condamnée pour meurtre par violation des consignes. Alors que la police affirme avoir interdit, ce jour-là, le port d'armes léthales à ses troupes déployées pour encadrer les manifestations, son garde du corps s'était retrouvé avec une arme à feu et des minutions léthales. La cour militaire de Kinshasa-Matete se dit ainsi convaincue que c’est ce garde du corps qui est l’auteur du tir qui a ôté la vie à Rossy Mukendi. Les deux condamnés doivent également payer solidairement cent vingt-cinq mille dollars de dommages et intérêts.
L’accusé, lui, a continué de plaider non coupable, arguant que c’est un autre policier en cavale qui avait ouvert le feu dont les tirs ont causé la mort de cet activiste. Rossy Mukendi avait été tué, rappelons-le, lors d’une manifestation du Comité laïc de coordination en 2018, à la paroisse catholique Saint-Benoît, à Lemba. Il avait été fauché par une balle tirée par l'un des gardes du corps de la commissaire supérieure adjointe Carine Lokeso. Avec des autres membres de l’opposition contre le régime de Joseph Kabila, ils manifestaient pour exiger le départ de ce dernier ainsi que l’organisation des élections dans le délai prévu.
Notons que que ce vérdict est une première dans l'histoire de la République démicratique du Congo. Pour la première fois, la justice condamne des éléments de la force de l’ordre pour des faits commis sous l’ère Kabila.