Presse : démarrage des travaux des états généraux de la communication et des médias

Mardi, Janvier 25, 2022 - 17:45

« Les médias congolais : quelles perspectives à l'ère du numérique et des enjeux et défis du développement durable ? » est la thématique qui va sous-tendre les travaux des états généraux de la communication et des médias en République démocratique du Congo (RDC), ouverts le 25 janvier à Kinshasa.

Des officiels, des professionnels des médias de tous les horizons ainsi que  des partenaires de tout acabit ont rehaussé de leur présence la séance inaugurale qui a eu lieu à l’hôtel du fleuve en présence du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi. Ces assises, initiées par le ministère de la Communication et Médias, visent à jeter un regard rétrospectif sur les pratiques de la presse et de la régulation des médias, et de dégager les perspectives au moyen d'un dialogue proactif et inclusif entre les parties prenantes.

Plantant le décor dans son mot de bienvenue, le ministre du secteur, Patrick Muyaya, a insisté sur le besoin de requalifier la profession actuellement gangrenée par la présence des moutons noirs, en lui dotant d’un statut spécifique que pourrait lui conférer l’Ordre des journalistes à l’instar des autres corporations. Il a également plaidé pour la constitution d’un annuaire censé répertorier tous les journalistes œuvrant en RDC ainsi que pour la mise en œuvre d’un portail officiel d’où devraient être canalisées toutes les informations officielles de manière à faire face aux fake news. Le ministre Patrick Muyaya a également fait part de son souci de révolutionner la télévision nationale à travers un nouveau narratif de sorte à être compétitive dans un univers médiatique concurrentiel.  

Donnant les grandes orientations de ce forum, il a indiqué qu’il sera question de dégager des propositions des réformes pertinentes touchant, entre autres, au régime juridique des médias en général et de la presse en ligne en particulier, au statut du journaliste, à la dépénalisation des délits de presse qui pourra être précédée d'un moratoire dont les modalités d'encadrement feront l'objet d'une concertation entre le gouvernement et les organisations professionnelles, etc. La modernisation des médias publics ainsi que les défis actuels de la presse congolaise seront également au menu des discussions entre professionnels du secteur. Concernant le délit de presse, il a indiqué qu’un moratoire pourrait être décrété sur sa pénalisation en attendant le vote d’une loi sur la dépénalisation de la faute commise par le journaliste dans l’exercice de son métier.  

Intervenant à son tour, le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, a dit reconnaître les difficultés auxquelles font face les journalistes dans l'exercice de leur métier. Il a dit attendre les résolutions des travaux pour voir dans quelle mesure accompagner la presse dans son volet viabilité économique. « Je serai heureux de connaître les conclusions de vos échanges sur la viabilité économique des médias et nous verrons, dans la mesure du possible, comment nous pouvons nous impliquer pour relever ensemble ces défis et avoir des médias puissants capables de mieux nous accompagner dans la marche pour le changement de narratif en République démocratique du Congo », a-t-il déclaré. Le président de la République a invité la presse à accompagner les autorités dans la lutte contre les antivaleurs et ce, en toute indépendance.  

Il a, par ailleurs, exhorté les journalistes à accompagner les gouvernants, avec la distance critique qui leur est reconnue, dans leurs efforts pour le redressement du pays. « Devenez nos alliés dans la lutte contre les antivaleurs, notamment dans la dénonciation du tribalisme, népotisme, trafic d'influence, de la corruption. Le développement de la République démocratique du Congo, notre maison commune, est en effet l'affaire de nous tous. Il ne saurait y avoir les acteurs d'un côté et les spectateurs de l'autre », a-t-il ajouté.

Enfin, le chef de l’Etat a déploré l'ampleur que prennent les fake news dans l'environnement sociopolitique congolais, alors que, a-t-il soutenu, la presse a pour fonction essentielle de contribuer à la régulation sociale.      

Alain Diasso
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