Le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a assisté le 20 janvier à la cérémonie de clôture des états généraux de la communication et médias de la République démocratique du Congo (RDC). Ayant eu pour thème " Médias congolais : quelles perspectives à l'ère du numérique face au développement durable ?", ces assises se sont tenues du 25 au 28 janvier au Centre catholique Nganda à Kinshasa.
Les résolutions du forum ont oscillé autour du défi de s'adapter à l'ère numérique en vue de répondre présent au rendez-vous du développement durable. C'est ainsi qu’un grand échantillon des professionnels des médias s'est retrouvé pour réfléchir et faire avancer les choses dans ce secteur. Lors de ce grand rendez-vous, les professionnels des médias se sont appesantis sur la réforme et l'adaptabilité de la loi de 1996 sur les médias en RDC. Ils ont noté la nécessité d’élaborer un avant-projet à soumettre au Parlement. Il s’agit précisément de négocier une nouvelle loi sur la liberté de la presse, sur la pratique du journalisme, sur la faisabilité de l'aide publique aux médias congolais ainsi que sur le financement de la presse. Ces états généraux ont bénéficié du dialogue intergénérationnel où les anciens et les nouveaux acteurs des médias ont sérieusement échangé pour dégager des pistes de solutions dans le but d'avoir des médias crédibles et respectables, à en croire le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya.
Ces travaux ont défini la nouvelle politique nationale de la communication et médias, mais aussi les ressources humaines et matérielles, tout en associant les experts des médias pour le développement à la base (programme de développement de cent quarante-cinq territoires). Ce forum a aussi permis d’approfondir les échanges, notamment sur l'exercice rationnel et efficient de la liberté de la presse, la dépénalisation des délits de presse, le moratoire (avant l'adoption et la promulgation de la nouvelle loi) sur les arrestations des journalistes, la création des entreprises de presse fiables, la redynamisation du Conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication en tant qu’autorité de régulation. Il a aussi été question de la suppression des taxes de diffusion, de la réduction si possible jusqu'à 50% la redevance des médias, du recrutement objectif du personnel des médias et du rééquipement des médias publics. Il y a eu au total trente-six recommandations de ces états généraux allant jusqu'à la proposition de la création d'un Ordre national du journaliste.
Pour appuyer et accompagner ce forum, le président de la RDC, Félix-Antoine Tshisekedi, a insisté sur la manière de favoriser le bon exercice de la liberté de la presse, l'encadrement de l'exercice de la liberté de la presse et la réinvention de la presse congolaise. « Sinon, c'est disparaître ou s'adapter pour ne pas rater le train de la révolution numérique, car sans une presse libre, la démocratie-Etat de droit n'est qu'un leurre », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « Il nous faut une presse responsable (…) l’on doit guérir de la désinformation et casser cette inadéquation entre le dire et le faire ».
L'élu du 30 décembre 2018 a, dans son mot de clôture, exhorté les professionnels des médias à devenir des alliés dans la lutte contre les antivaleurs : tribalisme, népotisme, corruption etc. «Nous n'aliènerons jamais votre indépendance », a tenu a rappelé, en bon démocrate, le garant de la nation aux professionnels des médias.