Conditions carcérales: la surpopulation des prisons congolaises dénoncée

Jeudi, Février 3, 2022 - 12:45

La Fondation Bill-Clinton pour la paix (FBCP) réitère ses appels aux autorités congolaises dans le cadre de son plaidoyer pour l’amélioration des conditions des prisonniers et détenus préventifs. Elle a souligné l’urgence des actions en vue d’éviter aux prisons et maisons carcérales à travers le pays de continuer à être des mouroirs.

 Dans un communiqué du 2 février publié à l’issue de l’audience dans l’affaire de l’assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, tenue à la prison militaire de Ndolo, la FBCP a dénoncé la surpopulation des prisons et maisons carcérales ainsi que la lenteur des procédures judiciaires. A l’issue de son monitoring sur les conditions de détention des prisonniers et des détenus préventifs, elle a, en effet, relevé pour la prison militaire de Ndolo un total 1 960 détenus dont 266 condamnés, 834 qui sont devant les juges et 869 autres aux mains des magistrats des parquets. Bien qu'aucun décès n'ait été signalé depuis le début de cette année, la FBCP regrette, par ailleurs, cette surpopulation et la lenteur dans les procédures judiciaires qui sont toujours d'actualité.

Elle relève, cependant, le transfèrement à Kinshasa depuis 2020, sans être jugées, de 120 personnes arrêtées dans le Sud et Nord Kivu. S’appuyant sur certaines sources proches de cette affaire, cette organisation souligne que les dossiers de ces personnes interpellées se trouveraient entre les mains du premier avocat général, Basereba.

Amélioration des conditions de détention et de la procédure

A la suite de ce constat, la FBCP relance son plaidoyer sur l’amélioration des conditions carcérales et de la procédure judiciaire. Elle sollicite de l’Inspectorat des services judiciaires le contrôle quotidien sur le travail des magistrats et des sanctions contre les indisciplinés. L’association exhorte, par ailleurs, la ministre de la Justice à exécuter l’ordonnance de grâce présidentielle dans un meilleur délai. La FBCP attend d'elle la diminution des effectifs des prisonniers et détenus préventifs par la liberté conditionnelle, etc., ainsi que l’amélioration de leurs conditions de vie.

Elle exhorte également à l’amélioration des conditions de travail des agents et cadres des services pénitentiaires. Appelant le Conseil supérieur de la magistrature à s’acquitter correctement des tâches qui lui sont confiées par la loi, la FBCP demande au président de la République, entant que garant de la nation, de veiller à l'application des articles 149 et 151 de la Constitution du 18 février 2006. Cette organisation relève, en outre, la non-application des ordonnances de la grâce présidentielle.

Il est noté que la FBCP envisage également d’envoyer ses équipes dans les autres cachots reconnus par la loi et les cachots clandestins à travers la République, pour le monitoring sur les conditions carcérales.

En attendant, la FBCP note que l’affaire du double meurtre de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana a été renvoyée au 9 février pour permettre à toutes les personnes citées d’être présentes. Elle précise que l’un des auteurs principaux du crime, le commandant Saddam,  a été expulsé de la Turquie pour répondre devant la justice congolaise.

Lucien Dianzenza
Légendes et crédits photo : 
Le président de la FBCP, Emmanuel Adu Cole
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