On aime bien l’ambiance de chez nous : danser, s’ambiancer, rire à gorge déployée et boire à la santé de Bacchus. Et puis on voudrait prendre la route et c’est la route qui nous prend ! A l’heure où l’on ne compte plus les tragiques accidents sur les routes du Congo Brazzaville, c’est comment qu’on freine ?
Vous voilà installé au volant. Sur la route qui promet d’être longue, vous avez des difficultés à vous concentrer, vos temps de réaction sont plus lents, vos gestes sont brusques, vous n’arrivez pas à garder votre vitesse constante. Habité par un faux sentiment de confiance et de contrôle, vous augmentez néanmoins vos prises de risque sur la route en dépit d’une légère somnolence. Soyez en convaincu, vous avez tous les symptômes d’un conducteur qui a bu et vous voilà devenu un individu dangereux. N’allez pas croire que c’est une chance qu’il n’y ait pas en République du Congo de contrôle routier quant à mesurer votre taux d’alcool dans le sang car, qu’on se le dise une fois pour toutes, votre vie, celle de vos éventuels passagers, celle de ceux que vous croisez sur la route, est indéniablement en danger.
Alors se pose la question : le Congo Brazzaville prendra-t-il un jour exemple sur le Burkina Faso, le Gabon, le Rwanda, l’Afrique du Sud, le Togo, entre autres pays d’Afrique qui ont instauré l’utilisation d’Ethylotest en vue de contrôler le taux d’alcoolémie aux usagers de la route ? On le souhaite. Il faudra nécessairement s’y résoudre un de ces quatre matins, enclencher la première et prendre ce nouveau virage qu’exige la sécurité routière. Réduire considérablement le nombre d’accidents et de décès sur les routes du 242 n’est sans doute pas une mince affaire mais à l’impossible nul n’est tenu. Les moyens existent et l’on pourrait presque dire qu’il y a l’embarras du choix : Ethylotest chimique communément appelé alcootest, éthylotest électronique, éthylomètre ou, mieux encore, éthylotest anti-démarrage [EAD] qui empêche le démarrage d’un véhicule si le conducteur a dépassé le taux d’alcoolémie autorisé, ce que de nombreux pays ont adopté notamment pour les transports en commun.
La conduite dite défensive, qui vise à anticiper et évaluer les situations en réagissant de manière appropriée, est à l’évidence un sujet délaissé dans les enjeux de notre société où l’on pleure trop fréquemment les imprudences – et leurs conséquences - d’un chauffeur d’autocar ou d’un grumier, d’un transporteur de marchandises ou d’un quelconque véhicule léger. On se laisse même à penser que l’installation d’IVMS [In Vehicle Monitoring System] à bord des autocars transportant des passagers ne serait pas un luxe pour définir la position GPS, le cap, la marche/arrêt, portes ouvertes ou fermées et, surtout, la vitesse des autocars en questions. Le progrès est en route et on aimerait qu’il ne finisse pas dans le mur.