Le premier mandat de Tedros Adhanom Ghebreyesus à la tête de l’ Organisation mondiale de la santé (OMS) se classe parmi les plus tumultueux des soixante-dix ans d’histoire de l’agence onusienne.
L’Ethiopien a pris ses fonctions en 2017, devenant le premier Africain à diriger l'OMS. Un an plus tard (2018), l’épidémie Ebola va éclater dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), obligeant l'OMS à coordonner une opération de réponse complexe au milieu d'un conflit actif. Puis en 2020, la pandémie de covid-19 explose à travers le monde, poussant l'OMS dans une confrontation géopolitique entre la Chine et l'administration de l'ancien président américain Trump, qui va annoncer son intention de se retirer. En septembre 2020, The New Humanitarian et la Fondation Thomson Reuters vont révéler que la réponse de l'OMS à Ebola en RDC était en proie à des abus sexuels, obligeant l’OMS à créer une commission indépendante, qui va confirmer les allégations. Novembre 2020, le gouvernement éthiopien va lancer une campagne militaire dans le Tigré, une région dont le patron de l’OMS est originaire. Il va critiquer le gouvernement pour les blocages de l'aide. Récemment, le représentant éthiopien de l'OMS a tenté de prononcer un discours anti-Tedros, mais il a été interrompu par le président du Conseil d'administration de l’OMS. Pour son abnégation, sa célérité, sa loyauté et sa gestion des crises, un scrutin secret a confirmé un soutien quasi unanime à l’Ethiopien pour conduire probablement l’OMS pour un deuxième mandat. Malgré les pressions, le chef de l'OMS a su s'assurer que les réformes de sauvegarde empêchent que quelque chose de similaire au scandale de la RDC ne se reproduise. L'OMS est également confrontée à une crise de financement majeure et doit convaincre les Etats membres à l’augmentation des contributions statutaires. L'initiative de fournir des vaccins covid-19 aux pays à faible revenu à court d'argent oblige à repenser le rôle mondial de l'OMS. Les priorités à venir de l’OMS Seul candidat au poste de chef de l’OMS, le directeur général sortant a énoncé ses priorités dans les cinq années à venir.
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