Immobilier : nécessité d’un partenariat public-privé pour améliorer l’accès aux logements

Samedi, Février 5, 2022 - 13:19

Les premières rencontres nationales de l’immobilier et de l’urbanisme qui se sont ouvertes le 4 février à Kintélé, la banlieue nord de Brazzaville, visent à replacer la problématique de l’habitat au cœur du débat public. Le gouvernement congolais entend ainsi impliquer les sociétés immobilières et les banques de crédit en vue de renforcer le secteur immobilier.   

L’urbanisation galopante et l’accès aux logements pour les familles constituent un véritable défi de développement socio-économique en République du Congo, dont environ 70% de la population nationale vivant à Brazzaville et Pointe-Noire. L’habitat informel représente 90% du parc de logements, selon une récente étude de la Banque mondiale, ce qui ne permet pas de maîtriser la planification d’une construction formelle, de qualité ou durable.

L’acquisition du foncier aménagé est l’une des principales difficultés enregistrées au Congo, puisque les coûts des terrains sont élevés, de même que les frais d'enregistrement de la propriété. La procédure d’obtention du titre foncier demeure longue et coûteuse, alors que les coûts des matériaux de construction continuent de flamber. La main-d’œuvre des chantiers est, quant à elle, abordable mais reste peu formée à l’utilisation des technologies de construction.

À cela il faut ajouter les difficultés liées à l’accès au financement, moins d’un quart des ménages bénéficie de services bancaires et seulement 2,8% d’entre eux d’un crédit hypothécaire. Les experts ont décrié l’inefficacité de La Banque congolaise de l’habitat (BCH) qui ne parvient pas à accomplir son rôle et de la non-opérationnalisation du Fonds national de l’habitat. L'encours total des prêts hypothécaires représente moins de 15 milliards FCFA/an au Congo, tandis que les crédits immobiliers ne représentent plus que 1,5% du total des crédits alloués.

Ces préoccupations devraient dominer les discussions au cours des assises de Kintélé, ayant réuni des cadres et experts nationaux (des professionnels de l’immobilier, des urbanistes, architectes, environnementalistes, élus locaux, universitaires). Cette activité vise tout d’abord à mobiliser les principaux acteurs du secteur et à définir les rôles de chacun dans l’optique de l’atteinte de l’objectif « d’assainir et moderniser les lieux de vie de la population » prôné par le chef de l’État.

Faire face à l'urbanisation incontrôlée

En effet, la promotion immobilière figure parmi les six axes prioritaires du nouveau Plan national de développement 2022-2026. Pour le ministre de la Construction, de l’Urbanisme et de l’Habitat, Josué Rodrigue Ngouonimba, l’État congolais doit pouvoir faire face à l’urbanisation incontrôlée, aux inégalités sociales et spatiales à la base des violences urbaines. « Il nous faut relever le défi d’un urbanisme qui ne compromet pas les activités agropastorales et l’environnement », a-t- il indiqué.

Le pays peut compter sur l’accompagnement de ses partenaires du système des Nations unies, notamment de la Banque mondiale, de l’Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) et du Programme des Nations unies pour le développement qui ont réitéré leurs engagements de soutenir les actions de l’État. L’Unesco veut partager son expérience de ‘‘Villes intelligentes’’ utilisant le digital pour améliorer la qualité des services urbains et réduire leurs coûts.

En lançant les travaux des premières rencontres nationales dédiées à l’immobilier et l’urbanisme, Firmin Ayessa, le ministre d'État, de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale, a insisté sur le rôle prépondérant de l’Etat dans le secteur de l’habitat. Il s’agit surtout du système tripartite mis en place avec l’Agence foncière pour l'aménagement des terrains, la Société nationale de promotion immobilière et la BCH.

 

 

 

 

Fiacre Kombo
Légendes et crédits photo : 
1- La photo de famille/Adiac 2- Les participants à l'ouverture des travaux/Adiac
Notification: 
Non