Le drame survenu récemment à Matadi Kibala, dans la périphérie ouest de Kinshasa, sur la Nationale n°1, continue d’alimenter la chronique de ces dernières heures sur fond d’une psychose générale qui a encore du mal à quitter les esprits. Aussi le président de la République a-t-il insisté, lors du conseil des ministres du 4 février, sur l’urgence de la délocalisation et de la modernisation de ce marché.
La mort, par électrocution, d’une vingtaine de compatriotes à la suite du sectionnement d’un câble sur la ligne haute tension continue d’interpeller la conscience des dirigeants, à quelque niveau que ce soit, quant à leur responsabilité d’assurer la protection des biens et des personnes par la prévention des dangers qui les guettent. C’est non sans raison que le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, y est revenu dans sa communication lors du 39e conseil des ministres tenu le 4 févier par visioconférence. Comme si cela ne suffisait pas, un autre drame est venu rajouter à l‘affliction générale, à savoir le massacre de plus de cinquante compatriotes dans le camp de Savo, en Ituri. Là-dessus, quelques dispositions sécuritaires ont été prises dès le soir du massacre, à en croire le ministre de la Défense nationale et Anciens combattants pour qui la situation sécuritaire globale demeure sous contrôle des Forces de défense et de sécurité.
Réitérant ses condoléances les plus attristées à l’endroit des familles éprouvées, le président de la République leur a rassuré de la solidarité de toute la nation et de l’accompagnement du gouvernement durant cette période de dure épreuve, rapporte le compte-rendu du conseil des ministres. Les Forces de sécurité, a-t-il déclaré, ont été à nouveau instruites à mettre tout en œuvre pour éradiquer toutes les forces négatives qui pullulent actuellement au Nord-Kivu et en Ituri.
Revenant sur l’incident de Matadi Kibala, le président de la République a insisté sur l’urgence de la délocalisation et de la modernisation de ce marché tel que recommandé lors du 35e conseil des ministres. Face à un certain laxisme qui semble s’installer dans le chef de ceux à qui cette tâche avait été confiée, le garant de la nation a enjoint l’équipe mise en place à cet effet de présenter les résultats des études de faisabilité menées sur le terrain au 42e conseil des ministres. « Aucune posture, aucun argument, aucune excuse ne sauraient justifier la survenance d’un tel événement pourtant évitable », a-t-il asséné tout en déclarant attendre sereinement les résultats desdites études.
Par ailleurs, en vue de s’assurer que les mesures de sécurité appropriées sont désormais prises autour de toutes les lignes de haute tension et d’autres servitudes relevant du domaine de la Société nationale d’électricité (Snèl), le Premier ministre, Sama Lukonde, a été instruit de mettre en place une commission ad hoc qui comprendra, entre autres, les responsables de la Snèl, le gouvernement provincial de Kinshasa, le ministère des Affaires foncières, la police nationale congolaise ainsi que d’autres services habilités.
Sur le même ordre d’idées, les membres du gouvernement et en particulier les gouverneurs de province ont été exhortés à tirer, à l'échelle du pays, les leçons du drame de Matadi-Kibala en adoptant dorénavant une attitude proactive en vue d’identifier tous les marchés présentant un risque extrême pour les personnes qui les fréquentent. Le marché de Mvuadu, dans la ville de Matadi, au Kongo central, a été cité en exemple comme constituant un danger permanent pour la population environnante du fait de son emplacement.
Pour le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, une telle approche ne doit pas être sectorielle mais devra plutôt s’étendre aux différents sites menacés par les érosions ou subissant les effets pervers des constructions anarchiques de sorte à mettre la population à l’abri du danger. « Des solutions doivent être trouvées de manière progressive. Mais il ne sera plus question de tolérer le laxisme dans les actions à entreprendre lorsqu’il s’agit de la protection de nos concitoyens », a-t-il martelé en guise de conclusion.