L’atelier de mise en place de la stratégie nationale de protection sociale non contributive, un mécanisme permettant à la population vulnérable de bénéficier d’un paquet de services sociaux sans verser de l’argent en contrepartie, vient de se tenir à Brazzaville.
La volonté des pouvoirs publics de bâtir un système de protection sociale plus résilient obéit à la nécessité de permettre à la population victime des sinistres de mieux se mettre à l’abri. D’où l’organisation de l'atelier ayant regroupé les participants venus de vingt-deux ministères, des organisations de la société civile et bien d’institutions de la République du 1er au 3 février, à Brazzaville.
Bien que le gouvernement réalise déjà des projets de protection sociale, il reste encore beaucoup à faire. Les consultants qui travaillent là-dessus font état des problèmes d’inclusivité, de l’insuffisance de la mise en œuvre de la couverture des risques sociaux et le bas niveau d’interconnexion et d’intersectorialité. « Ces deux derniers éléments sont déterminants pour une intervention efficace sur les problématiques de lutte contre l’exclusion sociale et pour la définition d’un socle de protection sociale capable de promouvoir un ensemble de droits sociaux, d'infrastructures et de services essentiels auxquels tous les citoyens devraient avoir accès », a souligné William Cerritelli, un des consultants.
Le paquet de services à proposer, dans le cadre de la stratégie nationale de protection sociale non contributive, va élargir l’accès aux services publics et accroître l’investissement dans le capital humain, en particulier dans la santé et l’éducation. L’objectif étant d’augmenter la productivité et permettre à la population vulnérable et pauvre d’exercer une activité rémunérée.
Un investissement gagnant-gagnant
A propos de l’expérience congolaise en matière de protection sociale non contributive et des transferts sociaux, les participants ont suivi deux présentations. La première a porté sur l’expérience du projet Lisungi en exécution depuis 2014 et la seconde sur le projet d’inclusion productive dénommé Telema. Deux projets mis en œuvre par le ministère des Affaires sociales et de l’Action humanitaire. Les consultants ont souligné que les transferts sociaux permettent à la population de faire face aux risques socioéconomiques, d’améliorer la résilience et de réduire les inégalités. Seulement, ils ne constituent pas un remède à tous les maux. Il faut les combiner avec d’autres stratégies de développement pour améliorer l’impact et la durabilité.
La protection sociale est un investissement gagnant-gagnant, qui paie à la fois à court terme à travers ses effets en tant que stabilisateur automatique, et à long terme, grâce à son impact sur la productivité et le développement humain. « Le Congo doit avoir un engagement ferme dans la protection sociale, à l’effet de contribuer à l’atteinte des sept objectifs du développement durable à l’horizon 2030 », a déclaré le consultant Amadou Koïta qui a, par ailleurs, indiqué que cette stratégie permettra au Congo d’aller vers un développement inclusif.